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Brûlé par son vélo électrique : un combat pour être indemnisé

Eric lutte pour être indemnisé après avoir été grièvement brûlé par l'explosion de la batterie de son vélo électrique tombé dans l'eau. Son histoire bouleversante révèle les dangers méconnus de ces batteries au lithium et le parcours du combattant pour obtenir réparation. Un témoignage qui soulève de sérieuses questions sur la sécurité de ces engins de plus en plus populaires.

Le vélo électrique, ce moyen de transport en vogue, cache parfois un danger insoupçonné : ses batteries. C’est ce qu’a appris à ses dépens Eric, un sexagénaire dont la vie a basculé lors d’une sortie au bord du canal du Midi en août 2023. Suite à une chute dans l’eau, la batterie de son vélo a explosé quelques instants plus tard, le brûlant gravement. Depuis, il se bat pour obtenir une indemnisation et alerter sur les risques de ces engins.

Une explosion soudaine aux conséquences dramatiques

Ce jour d’août, Eric profitait d’une balade à vélo le long du pittoresque canal du Midi lorsque l’impensable s’est produit. Son vélo électrique est tombé dans l’eau. Après l’avoir repêché, il a attendu que la batterie sèche avant de la remettre dans son sac à dos. “À partir de là, il y a eu l’explosion. Mais après, moi, je ne me souviens plus de rien”, raconte-t-il, encore marqué par le choc.

L’explosion a été d’une rare violence. La batterie et le sac à dos ont été pulvérisés. Quant à Eric, il a été grièvement brûlé au deuxième et troisième degré. S’en sont suivis huit longs jours de coma artificiel et trois mois éprouvants de rééducation. Aujourd’hui encore, il vit avec les séquelles, contraint de porter des vêtements compressifs pour ses cicatrices.

Un manque d’informations sur les risques ?

Pour l’avocate d’Eric, Maître Charlotte Bottai, cet accident aurait pu être évité si le vendeur avait mieux informé son client des dangers liés à la batterie. Elle pointe du doigt l’absence de mentions claires dans le manuel d’utilisation sur le fait que la batterie ne doit pas entrer en contact avec l’eau sous peine d’explosion.

Il est nullement indiqué dans son manuel d’utilisation que la batterie ne doit pas entrer en contact avec de l’eau. Et qu’elle peut exploser, surtout si elle a été en contact avec de l’eau.

Me Charlotte Bottai, avocate d’Eric

Contacté à ce sujet, le fabricant espagnol du vélo n’a pas donné suite. Pourtant, même si un revendeur toulousain assure qu’il n’y a “aucun risque avec des conditions météo un peu extrêmes, une pluie torrentielle, par exemple“, il admet que l’immersion n’est pas prévue car les systèmes d’étanchéité peuvent ne pas résister à la pression de l’eau.

Que faire en cas d’immersion d’une batterie ?

Alors que faire si votre batterie tombe à l’eau malgré tout ? Il est vivement conseillé “d’immobiliser le véhicule et de se tenir à distance, avant d’avoir des personnes qui puissent intervenir, comme les pompiers” explique Louis Kamecki, gérant d’un atelier spécialisé à Toulouse.

Les variations importantes de température, les surcharges ou les chocs violents sont d’autres causes possibles de détérioration de ces batteries au lithium qui équipent nos vélos électriques.

Un combat judiciaire pour la reconnaissance des victimes

Face à la multiplication des accidents impliquant des batteries de vélos électriques, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une meilleure prise en compte des victimes. Car si les ventes explosent, avec 670 000 vélos électriques écoulés sur la seule année 2023, le cadre juridique, lui, semble à la traîne.

Le combat d’Eric pour obtenir une indemnisation illustre bien le parcours du combattant auquel font face les accidentés. En première ligne, les avocats spécialisés pointent les lacunes dans l’information des consommateurs et militent pour un durcissement des normes de sécurité et de responsabilité des fabricants et vendeurs.

Car au-delà de la souffrance physique, c’est bien souvent une seconde bataille qui s’engage pour ces victimes : celle de la reconnaissance de leur préjudice et de leur droit à une juste réparation. Un combat que mène aujourd’hui Eric, déterminé à ce que son histoire serve d’électrochoc pour faire évoluer les consciences et la législation sur ces nouveaux dangers de la route.

Vers une meilleure prévention des risques

Cet accident dramatique remet sur le devant de la scène la question épineuse de la sécurité des vélos électriques et de leurs batteries. Avec leur démocratisation rapide, il devient urgent de renforcer l’information des utilisateurs sur les précautions d’usage et les risques encourus en cas de mauvaise manipulation.

Fabricants, vendeurs, pouvoirs publics… Tous les acteurs semblent aujourd’hui appelés à une prise de conscience collective pour mieux encadrer ce moyen de déplacement plébiscité par les Français. Car si le vélo électrique a indéniablement de beaux jours devant lui, il ne saurait s’affranchir plus longtemps d’un véritable effort de prévention et de normalisation pour assurer la sécurité de tous.

En attendant, c’est toute une vie qui a basculé pour Eric ce jour d’août. Un destin brisé par un accident aussi rare qu’imprévisible, qui en dit long sur les angles morts de notre société face à l’arrivée massive de ces nouveaux engins. Son histoire, comme son combat, sont un puissant appel à la vigilance collective pour que le vélo électrique reste synonyme de liberté et de plaisir, et non de drame et de souffrances.

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