C’était un dimanche après-midi à oublier pour le Stade Brestois. Une défaite 3-1 chez la lanterne rouge Montpelliéraine, qui relance les interrogations sur la capacité de l’effectif brestois à jouer sur tous les tableaux cette saison. Car si les exploits européens se succèdent, avec une qualification historique pour les 8èmes de finale de la Ligue des Champions, le pain quotidien de la Ligue 1 devient de plus en plus difficile à avaler pour les hommes de Der Zakarian.
Le dilemme cornélien du turnover
Face aux exigences du double challenge L1-C1, Brest a fait le pari audacieux de miser sur un turnover intensif, alignant systématiquement une équipe bis en championnat avant chaque grand rendez-vous européen. Une stratégie payante en coupe d’Europe, beaucoup moins en Ligue 1 où les contre-performances s’accumulent.
Certains joueurs n’ont clairement pas été au niveau qu’on espérait en ce moment. La rotation, c’est bien, mais il faut aussi des résultats. On ne peut pas sacrifier la Ligue 1.
– Une source proche du club
Limites d’effectif et lassitude
Avec un groupe restreint de 23 joueurs professionnels, les options sont limitées pour Der Zakarian. Les cadres, sollicités sur tous les fronts, montrent des signes de fatigue évidents et peinent à enchaîner les performances. Quant aux remplaçants, ils semblent clairement en-dessous du niveau requis, comme en attestent les prestations très moyennes des Jordan Amavi ou Luc Zogbé à la Mosson.
- 23 joueurs professionnels dans l’effectif
- Cadres fatigués par l’enchaînement des matchs
- Remplaçants pas au niveau attendu
Trouver le bon équilibre
L’équation est complexe pour le board brestois. Faut-il mettre tous les moyens pour l’épopée européenne, quitte à prendre des risques en championnat ? Ou à l’inverse, revenir à une gestion plus prudente pour assurer le maintien, priorité numéro un du club ? Les débats font rage en interne.
Vivre une campagne de Ligue des Champions, c’est fabuleux et il faut en profiter. Mais pas au prix d’une relégation. Il va falloir trouver le bon équilibre pour la 2ème partie de saison.
– Membre du conseil d’administration du Stade Brestois
La menace du mercato hivernal
Autre problématique à gérer pour les dirigeants : la menace de départs lors du mercato de janvier. Les prestations remarquées de certains cadres en Ligue des Champions suscitent de nombreuses convoitises, notamment en Angleterre et en Allemagne. Des offres difficiles à refuser pour un club au budget limité comme Brest. Le risque de voir son effectif encore affaibli est bien réel.
Désillusion en championnat, euphorie européenne et incertitudes à venir : Brest navigue en eaux troubles en ce cœur d’automne. Pour espérer poursuivre son aventure continentale tout en assurant son avenir en Ligue 1, le club breton n’a pas le choix : il faudra très vite rectifier le tir. Ajuster la rotation, renforcer l’effectif, remobiliser les troupes. Faute de quoi, la belle épopée pourrait rapidement tourner au cauchemar.