Le président américain Donald Trump vient de frapper un grand coup en nommant Brendan Carr, qu’il qualifie de “guerrier de la liberté d’expression”, à la tête de la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur des télécoms aux États-Unis. Une nomination lourde de sens dans le contexte actuel de tensions entre le pouvoir politique et les géants de la tech.
Un choix stratégique pour s’attaquer aux Big Tech
En désignant Brendan Carr, Donald Trump envoie un message clair : il compte bien reprendre le contrôle sur les mastodontes du numérique comme Facebook, Google, Apple ou encore Microsoft, accusés par certains de censurer les voix conservatrices. Le nouveau patron de la FCC a d’ailleurs immédiatement réagi sur le réseau social X (anciennement Twitter) :
Nous devons démanteler le cartel de la censure imposé par les géants de la tech et restaurer le droit à la liberté d’expression des Américains.
Brendan Carr
Un programme ambitieux qui s’inscrit dans la droite ligne de la politique trumpiste de reprise en main du secteur technologique. Brendan Carr, qui travaille à la FCC depuis 2012 et y occupe un poste de commissaire depuis 2017, semble avoir le profil idéal pour mener à bien cette mission.
Un spécialiste chevronné de la réglementation des télécoms
Avant de rejoindre le régulateur, ce juriste de formation a travaillé comme avocat spécialisé dans les questions réglementaires. Une expertise qui lui sera sans doute précieuse pour, selon les mots de Donald Trump, “mettre fin à l’assaut réglementaire qui a paralysé les créateurs d’emplois et les innovateurs américains”.
Brendan Carr aura aussi pour tâche de veiller à ce que la FCC réponde mieux aux attentes des régions rurales du pays, souvent délaissées par les opérateurs. Un enjeu crucial pour le président républicain qui compte sur ces territoires pour être réélu en 2024.
Le soutien de poids d’Elon Musk
La nomination de Brendan Carr intervient dans un contexte particulier. Elle survient peu après que la FCC a décidé de retirer une importante subvention à Starlink, la société d’Elon Musk qui fournit un accès internet par satellite. Une mesure qualifiée par Carr de “rétorsion réglementaire contre une des principales cibles de la gauche : M. Musk”.
Le magnat de la tech, récemment nommé par Donald Trump à la tête d’une commission sur “l’efficacité gouvernementale”, a d’ailleurs publiquement apporté son soutien au nouveau patron de la FCC. Une alliance de circonstance qui pourrait peser dans les futurs arbitrages du régulateur.
Un projet de refonte en profondeur de la FCC
Au-delà de la question épineuse de la régulation des géants du numérique, Brendan Carr devra piloter une vaste réforme de l’autorité qu’il dirige désormais. Il est en effet l’auteur du chapitre consacré aux télécoms du “Projet 2025”, la feuille de route ultra-détaillée élaborée par la Heritage Foundation, un influent think tank conservateur, pour transformer l’État fédéral en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Dans ce document de près de 900 pages, Brendan Carr fixe quatre objectifs principaux à la FCC version Trump :
- Reprendre le contrôle des Big Tech
- Promouvoir la sécurité nationale
- Libérer la prospérité économique
- Garantir la responsabilité et la bonne gouvernance de l’autorité
Autant de chantiers titanesques qui ne manqueront pas de susciter de vifs débats et de farouches oppositions, dans une Amérique plus polarisée que jamais. Brendan Carr, adoubé “guerrier de la liberté d’expression” par Donald Trump, a désormais la lourde tâche d’incarner le bras armé de l’ancien et potentiellement futur président dans sa croisade contre la Silicon Valley. Une mission sous haute tension.
