Sur une plage du sud de Marseille, un curieux bras de fer estival oppose depuis plusieurs semaines l’État, la mairie et les gérants d’une paillote bien connue des Marseillais. Au cœur de ce conflit : le « Mama Beach », un établissement tenu entre autres par Kevin Guedj, star de la téléréalité. Retour sur une guérilla des plages pas comme les autres.
Un établissement dans le viseur des autorités
Installé depuis des années près de la plage de la Vieille Chapelle, le Mama Beach est un incontournable pour de nombreux habitués. Mais voilà, l’établissement est dans le collimateur de l’État et de la mairie. Selon eux, la paillote occupe illégalement un local municipal qu’elle aurait dû restituer au printemps, ainsi qu’une partie du domaine public maritime environnant.
La préfecture des Bouches-du-Rhône a donc lancé une opération coup de poing mercredi dernier. Sous les yeux médusés des plagistes, les forces de l’ordre ont débarqué pour saisir « une soixantaine de chaises longues, des parasols, des tables et chaises et la toile brise-vue qui délimitait l’espace. » Objectif : rendre au public la portion de plage indûment privatisée.
La mairie sommée de faire le ménage
Cette intervention musclée fait suite à une demande de l’État auprès de la mairie, la sommant de remettre de l’ordre sur le littoral marseillais. Dans le viseur : les fameux cabanons installés à même le sable, parfois en infraction avec la loi Littoral. Bars et restos de plage, ils bénéficient normalement d’autorisations temporaires délivrées par la ville.
Mais cette année, la donne a changé. La préfecture a exigé de la mairie qu’elle ne renouvelle pas ces autorisations, voire qu’elle procède à la démolition des paillotes illégales. Plusieurs cabanons ont ainsi été rasés. Mais le Mama Beach, lui, est toujours debout, au grand dam des autorités.
Depuis fin avril, les gérants du Mama Beach occupent les lieux sans droit ni titre. Nous leur avons demandé clairement de quitter les lieux car le cabanon doit être démoli.
– Hervé Menchon, adjoint à la mer de Marseille
Les gérants refusent de plier bagage
Malgré « une décision de justice et plusieurs tentatives amiables », dixit la préfecture, la paillote n’entend pas baisser le rideau. Au lendemain de l’intervention, le snack a rouvert et les clients ont afflué, malgré l’absence de transats. Les gérants Kevin Guedj et ses associés jouent l’attentisme, dans l’attente d’une audience prévue ce vendredi devant la justice administrative.
Une attitude qui agace en haut lieu. Car en continuant d’occuper les lieux et d’exploiter leur commerce sans autorisation, les responsables du Mama Beach « privatisent une partie de la plage au détriment des particuliers », fustige la préfecture. Reste à savoir qui, de l’État ou de la star des réseaux sociaux, aura le dernier mot dans ce bras de fer aussi médiatique que symbolique. Affaire à suivre…