Le géant de l’énergie BP traverse une période délicate. Le groupe pétrolier britannique a prévenu les investisseurs qu’il anticipait des “ajustements défavorables” après impôts compris “entre 1 et 2 milliards de dollars” dans ses résultats du deuxième trimestre. Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir les marchés, le titre de BP perdant plus de 3% peu après l’ouverture de la Bourse de Londres.
Des dépréciations d’actifs et des charges de transformation
Mais quelles sont les raisons derrière ces lourds ajustements ? BP a précisé qu’ils étaient principalement liés à des dépréciations d’actifs. Le groupe doit aussi faire face à des charges liées à la transformation de sa raffinerie de Gelsenkirchen en Allemagne. BP avait annoncé en mars son intention de réduire la capacité de production de ce site à partir de 2025, tout en engageant une production accrue de carburants à faibles émissions.
Des marges de raffinage sous pression
Autre point noir : les marges de raffinage. BP a prévenu qu’elles seraient “nettement inférieures” par rapport au premier trimestre. Le groupe s’attend aussi à des ventes de pétrole en recul. Des perspectives peu réjouissantes, après un premier trimestre déjà marqué par un bénéfice en forte baisse en raison de prix des hydrocarbures en repli qui ont pesé sur les recettes et marges.
Une production d’hydrocarbures stable, mais des incertitudes sur le gaz et les énergies bas carbone
Côté production, BP table sur une production “globalement stable” par rapport au premier trimestre, en particulier concernant le pétrole. Mais le groupe entrevoit une production “légèrement inférieure dans le gaz et les énergies à faible émission de carbone”. Des incertitudes qui pèsent sur les perspectives du géant britannique.
BP n’est pas seul dans la tourmente
BP n’est pas le seul géant pétrolier à traverser une passe difficile. Son concurrent Shell avait aussi annoncé la semaine dernière des dépréciations pouvant atteindre 2 milliards de dollars pour le deuxième trimestre. Elles sont notamment liées à la suspension de la construction d’un immense projet de biocarburants aux Pays-Bas.
Les majors pétrolières font face à un environnement complexe et volatil, entre transition énergétique, pressions sur les marges et incertitudes géopolitiques.
– Un analyste du secteur
Les géants de l’or noir naviguent en eaux troubles. Ils doivent jongler entre les impératifs de la transition énergétique, la volatilité des cours du brut et du gaz, et un contexte géopolitique incertain. Un défi de taille pour ces mastodontes habitués aux profits records, qui doivent se réinventer pour s’adapter aux enjeux du 21ème siècle. Les prochains résultats trimestriels seront scrutés de près par les investisseurs pour y voir plus clair sur la stratégie et les perspectives de ces groupes. Une chose est sûre : la route vers un avenir plus vert sera semée d’embûches pour les majors pétrolières.