Les places boursières asiatiques ont connu une séance en demi-teinte ce mercredi, tiraillées entre l’optimisme suscité par le rebond du Nasdaq à Wall Street et les inquiétudes grandissantes liées aux tensions géopolitiques. Si la bourse de Tokyo a tiré son épingle du jeu, portée par la vigueur du secteur technologique, Hong Kong a en revanche été pénalisée par un climat d’incertitude.
Le Nikkei au diapason du Nasdaq
Surfant sur la vague positive impulsée par le Nasdaq la veille, l’indice Nikkei de la capitale nippone a clôturé en hausse de 1,26%, à 39.667,07 points. Les valeurs technologiques ont été les grandes gagnantes de la séance, à l’image d’Advantest (+7,01%), Tokyo Electron (+3,63%) ou encore Screen Holdings (+2,07%), galvanisées par la performance de leur homologue américain Nvidia, figure de proue de l’intelligence artificielle.
Cette dynamique favorable a quelque peu éclipsé les préoccupations liées à l’économie américaine et aux commentaires de responsables de la Fed laissant entrevoir de nouvelles hausses de taux. Les investisseurs nippons attendent néanmoins avec une certaine fébrilité la publication vendredi de l’indice d’inflation PCE aux États-Unis pour le mois de mai, un indicateur clé qui pourrait influencer la trajectoire de la politique monétaire américaine.
Le yen sous surveillance
La rechute du yen non loin du seuil de 160 yens pour un dollar a ravivé les spéculations quant à une possible intervention des autorités japonaises sur le marché des changes. Le gouvernement nippon pourrait cependant attendre la publication de l’indice PCE avant de passer à l’action, sa précédente intervention fin avril ayant eu un impact limité.
Certains économistes estiment par ailleurs que la Banque du Japon (BoJ) procédera le mois prochain à une hausse de taux, resserrant ainsi l’écart avec les politiques monétaires européennes et américaines qui pèse sur la devise nippone.
Analyse de courtiers
Hong Kong pénalisée par les tensions géopolitiques
Contrastant avec la tendance tokyoïte, l’indice Hang Seng de Hong Kong n’affichait qu’une modeste hausse de 0,2% en matinée. Si l’autorisation par Pékin de nouveaux jeux vidéo en ligne a apporté un certain soutien, les inquiétudes quant à la reprise économique en Chine ont pesé sur la tendance.
Mais c’est surtout la crainte d’une aggravation des tensions internationales qui a refroidi les ardeurs des opérateurs hongkongais. L’annonce par le Canada de son intention d’imposer des droits de douane sur les véhicules électriques et batteries fabriqués en Chine, emboîtant ainsi le pas aux États-Unis et à l’Union européenne, a jeté un froid.
À l’heure où les relations sino-américaines traversent une zone de turbulences, ce nouveau front commercial vient s’ajouter aux nombreux points de friction entre les deux superpuissances. Les investisseurs redoutent qu’une escalade des tensions ne vienne fragiliser davantage une économie chinoise en convalescence.
Des perspectives incertaines
Au-delà de l’Asie, les marchés mondiaux naviguent en eaux troubles, tiraillés entre des signes encourageants et des vents contraires. Si la résilience de l’économie américaine et les espoirs suscités par l’intelligence artificielle offrent des motifs d’optimisme, les incertitudes monétaires et géopolitiques incitent à la prudence.
Dans ce contexte, les prochaines statistiques économiques et les décisions des grandes banques centrales seront scrutées avec attention pour tenter de démêler l’écheveau de la conjoncture. En attendant, les investisseurs asiatiques comme occidentaux naviguent à vue, partagés entre la quête de rendement et la gestion des risques.