Le ciel semble s’assombrir pour Boeing. Déjà secoué par de multiples crises, le géant américain de l’aérospatiale vient d’être frappé par un nouvel incident d’origine mystérieuse. Un de ses satellites de télécommunications s’est récemment disloqué en orbite, faisant l’objet d’une enquête pour déterminer les causes de cette défaillance énigmatique.
Un satellite pulvérisé dans l’espace
C’est un événement aussi inattendu qu’intriguant qui s’est produit à 35 800 km au-dessus de nos têtes. Le satellite iS-33 E, opéré par la société Intelsat et conçu par Boeing, a connu une fin brutale. Selon les autorités spatiales américaines, l’engin s’est désintégré le 19 octobre dernier vers 4h30 UTC, générant un champ de débris en orbite géostationnaire.
Si les fragments ne représentent pas de menace immédiate, leur présence soulève néanmoins des questions sur les causes d’une telle dislocation. Les premières analyses font état d’une vingtaine de morceaux identifiés, mais ce chiffre pourrait s’élever à 57 selon ExoAnalytic Solutions, spécialiste de la surveillance spatiale.
Une panne aux origines floues
Intelsat, qui exploitait le satellite, a rapidement reconnu la perte totale de l’appareil. Lancé en 2016, iS-33 E avait déjà rencontré des problèmes de propulsion ayant retardé sa mise en service de trois mois. Le 19 octobre, peu avant sa désintégration, l’opérateur avait détecté une anomalie entraînant une perte de puissance.
Mais les raisons précises de cette défaillance critique restent inconnues à ce stade. Boeing, qui a conçu le satellite, a ouvert une enquête pour faire toute la lumière sur cet incident. Plusieurs hypothèses sont évoquées, allant d’un impact de débris à une décharge électrique, en passant par un défaut de conception. Mais aucune piste n’est privilégiée pour l’instant.
Nouveau coup dur pour Boeing
Cet événement spatial tombe au plus mal pour Boeing. Le constructeur américain traverse en effet une passe difficile, confronté à de multiples crises. Sa branche aéronautique est paralysée par une grève qui touche ses principales usines depuis septembre. En parallèle, Boeing a annoncé des milliers de suppressions de postes pour préserver sa trésorerie.
Mais les difficultés ne se limitent pas aux avions. La division Défense et Espace accumule aussi les revers, avec de lourdes pertes sur des contrats gouvernementaux et des problèmes à répétition sur ses programmes phares. En juin, la capsule Starliner, développée pour la NASA, a connu des défaillances lors de son premier vol habité, contraignant l’agence spatiale à solliciter SpaceX pour rapatrier l’équipage. Un camouflet pour Boeing.
Une fiabilité remise en cause
Ce nouvel incident en orbite n’arrange pas les affaires de Boeing. Il y a trois ans déjà, un autre de ses satellites, iS-29 e, avait été perdu dans des circonstances similaires après seulement trois ans d’opération. Un impact de micrométéorite ou un souci de câblage avaient été évoqués à l’époque.
La dislocation d’iS-33 E soulève la question de la fiabilité des satellites conçus par Boeing. Deux pertes inexpliquées en trois ans, c’est préoccupant pour un acteur de cette taille.
Confie une source proche du dossier
Alors que le spatial connaît une forte croissance, portée par les constellations et le tourisme orbital, ces déboires à répétition fragilisent la position de Boeing, face à une concurrence de plus en plus agressive. SpaceX, Blue Origin ou encore Airbus grignotent des parts de marché et trustent les contrats les plus prometteurs.
Pour l’heure, Boeing se concentre sur l’enquête pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné avec iS-33 E. Le groupe devra fournir des explications à ses clients et aux autorités, et prouver que cet incident reste isolé. Car au-delà des dégâts en orbite, c’est bien la réputation et la crédibilité du géant de Seattle qui sont en jeu dans cette affaire.
