En cette fin novembre 2024, alors que les fêtes de fin d’année approchent, l’avenir du budget fait débat à l’Assemblée nationale. Boris Vallaud, président du groupe socialiste, se veut rassurant malgré son opposition au gouvernement Barnier. « Il y aura bien un budget à Noël », a-t-il déclaré ce jeudi 28 novembre au micro de RTL. Une promesse qui intervient dans un contexte politique tendu, où les stratégies et les alliances se font et se défont en coulisses.
Boris Vallaud fustige la « nouvelle méthode » du gouvernement
Invité de la matinale de Thomas Sotto, le député des Landes n’a pas mâché ses mots contre l’exécutif. Il dénonce l’attitude du Premier ministre Michel Barnier, estimant que ce dernier « n’avait rien à dire » lors de leur récente rencontre avec Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat.
Boris Vallaud regrette que certaines propositions de l’opposition aient semblé intéresser le chef du gouvernement, sans que ce dernier ne soit prêt à les examiner de peur de « fracturer son socle commun ». Un socle que le député juge uniquement motivé par « la défense du bilan d’Emmanuel Macron ».
La réponse, c’est changer de ligne, de premier ministre et surtout changer de budget.
Boris Vallaud, député PS des Landes
L’opposition déterminée à peser sans « éteindre la lumière »
Malgré ces critiques, Boris Vallaud se veut constructif et écarte le spectre d’un blocage total en cas de motion de censure. « Ceux qui racontent que nous allons éteindre la lumière racontent des mensonges », assure-t-il, promettant qu’il y aura bien un budget voté d’ici Noël.
Une manière pour le président du groupe socialiste de se démarquer des positions les plus radicales, tout en affirmant la détermination de l’opposition à peser sur les orientations budgétaires. Car en coulisses, les tractations vont bon train pour tenter de rallier une majorité alternative ou d’arracher des concessions au gouvernement.
Des stratégies politiques en question à gauche
Cette séquence illustre les divergences stratégiques qui traversent la gauche à l’Assemblée. Alors que certains, comme LFI, poussent pour un rapport de force frontal, d’autres à l’image du PS cherchent à incarner une opposition responsable et ouverte au compromis.
- Les Insoumis assument une ligne de confrontation avec le gouvernement
- Le PS cherche à se poser en interlocuteur crédible de la majorité
- EELV et le PCF tentent de maintenir l’unité de la NUPES malgré les divergences
Des positions qui répondent à des enjeux politiques de moyen terme, chaque formation de gauche cherchant à exister dans la perspective de 2027. Boris Vallaud et les socialistes espèrent ainsi démontrer leur capacité à obtenir des avancées sans blocage, là où LFI mise sur un discours de rupture pour s’imposer comme première force à gauche.
Quelle majorité pour voter le budget ?
Reste à savoir sur quels soutiens pourra compter le gouvernement pour faire voter son budget. Si Les Républicains semblent tentés par une forme de neutralité bienveillante, rien n’est acquis. Des voix dissonantes existent aussi dans la majorité présidentielle, certains élus Horizons ou MoDem n’excluant pas de s’abstenir pour marquer leur mécontentement.
La partie se joue aussi en dehors de l’hémicycle, chaque camp tentant de faire monter la pression via prises de parole médiatiques et réseaux sociaux interposés.
Michel Barnier devra donc se livrer à un véritable jeu d’équilibriste s’il veut éviter un rejet de son budget. Quitte à lâcher du lest sur certaines mesures pour obtenir un vote favorable ou une abstention des oppositions. Les prochains jours s’annoncent cruciaux et les discussions de couloirs battront leur plein au Palais Bourbon.
D’ici au vote solennel, prévu mi-décembre, chaque camp affûte ses arguments et peaufine sa stratégie. Avec un objectif partagé malgré les divergences : éviter une crise politique majeure et ne pas gâcher la trêve des confiseurs. Boris Vallaud l’a promis, « il y aura bien un budget à Noël ». Reste à savoir lequel et dans quelles conditions.