Au cœur de l’actualité politique allemande, un homme se démarque : Boris Pistorius, ministre de la Défense. Depuis sa nomination en janvier 2024, il a entrepris un vaste chantier de réforme de la Bundeswehr, l’armée fédérale allemande, avec un objectif clair : la rendre « apte à la guerre ». Une mission d’envergure qui suscite autant d’espoirs que d’interrogations.
Un ministre sur tous les fronts
Depuis son arrivée au ministère, Boris Pistorius multiplie les visites sur le terrain, à la rencontre des soldats. Jeudi 17 juillet, il était ainsi au sein du commando de logistique basé à Erfurt, capitale de la Thuringe, pour lancer un programme estival de visite de sept bases de la Bundeswehr. L’occasion pour le ministre de mettre en avant le savoir-faire de cette arme souvent jugée peu noble, mais cruciale dans les opérations en cours comme le retrait des troupes du Mali.
Partout où il passe, Boris Pistorius cherche le contact direct avec les « camarades », comme il aime à les appeler. Une proximité qui plaît et qui explique en partie sa cote de popularité record. Avec 53% d’opinions positives selon un récent sondage, il est la personnalité politique préférée des Allemands, devant même le chancelier Olaf Scholz.
Une armée en quête de renaissance
Mais au-delà de son image, c’est sur le fond que Boris Pistorius veut faire ses preuves. L’enjeu est de taille : il s’agit de transformer en profondeur la Bundeswehr, longtemps sous-financée et sous-équipée, pour en faire une armée capable de faire face aux défis sécuritaires du 21e siècle. Un virage stratégique rendu nécessaire par le retour de la guerre en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La Bundeswehr doit redevenir la meilleure armée conventionnelle d’Europe.
– Boris Pistorius, ministre fédéral de la Défense
Pour y parvenir, le gouvernement a débloqué un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour la modernisation des équipements. Chars, avions de combat, frégates : la Bundeswehr devrait faire le plein de matériels dernier cri dans les années à venir. Tout en portant progressivement ses dépenses militaires à 2% de son PIB, conformément aux engagements pris au sein de l’OTAN.
Un défi aussi humain que matériel
Mais Boris Pistorius en est convaincu : l’argent ne fait pas tout. Pour bâtir une armée performante, il faut aussi et surtout des femmes et des hommes motivés et bien formés. D’où l’accent mis sur le recrutement et la fidélisation des personnels, avec des mesures comme la revalorisation des soldes ou encore de meilleures perspectives de carrière.
Car malgré son aura, la Bundeswehr peine encore à attirer et à retenir les talents, en particulier dans les métiers techniques et opérationnels. Un défi de taille pour le ministre, qui a fait de la «reconquête des cœurs et des esprits» sa priorité.
Une feuille de route ambitieuse
Pour autant, Boris Pistorius se garde bien de faire des promesses intenables. Il sait que la transformation de la Bundeswehr prendra du temps et devra composer avec de nombreuses contraintes, budgétaires, industrielles et politiques. Mais il se veut confiant et déterminé :
Nous sommes sur la bonne voie. Étape par étape, nous faisons de la Bundeswehr une armée de haute technologie, agile et projetable. Une armée dont les Allemands pourront être fiers.
– Boris Pistorius
Une feuille de route ambitieuse, à la hauteur des enjeux géostratégiques auxquels fait face l’Allemagne. Avec à la clé, l’espoir de voir émerger une Bundeswehr plus forte, plus moderne et plus engagée, à même de peser sur la scène européenne et internationale. Le pari de Boris Pistorius pour les années à venir.
