Au cœur de la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, une situation alarmante se déroule sous les yeux impuissants des surveillants pénitentiaires. Dépassés par une surpopulation carcérale chronique, ils n’ont d’autre choix que de tolérer un trafic de drogue qui s’est installé en maître entre les murs de la prison.
Une prison à la dérive
D’après des sources proches du dossier, le centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan croule littéralement sous le nombre de détenus. Initialement prévu pour accueillir environ 400 personnes, l’établissement en compte aujourd’hui plus du double. Une promiscuité qui engendre des tensions, de la violence, mais surtout un terreau fertile pour les trafics en tout genre, notamment celui de la drogue.
Face à cette surcharge, les surveillants sont totalement dépassés. Submergés par leurs tâches quotidiennes, comme les fouilles, la gestion des mouvements ou la prévention des incidents, ils ne peuvent matériellement pas endiguer l’ampleur du phénomène. Résultat : la drogue circule quasiment librement entre les mains des détenus.
Un trafic en plein jour
Cannabis, cocaïne, héroïne… Tous les types de stupéfiants semblent se négocier au sein de la prison, souvent à des tarifs bien supérieurs à ceux pratiqués à l’extérieur. Des petits groupes de prisonniers se chargent de l’approvisionnement, de la revente et même parfois de la “promotion” de leur marchandise auprès des autres détenus.
Les échanges se font au vu et au su de tous, dans les coursives, les cours de promenade ou même directement à travers les barreaux des cellules. Les guetteurs veillent à prévenir en cas d’approche d’un surveillant. Mais la plupart du temps, le manque d’effectif rend tout contrôle illusoire.
“On sait très bien ce qui se passe, mais on ne peut rien y faire. Dès qu’on a le dos tourné, les affaires reprennent. C’est devenu incontrôlable.”
– Un surveillant de la prison, sous couvert d’anonymat.
Des conséquences dramatiques
Au-delà de l’illégalité flagrante de ces pratiques, c’est surtout leurs conséquences qui inquiètent. De nombreux détenus, souvent fragiles psychologiquement, sombrent dans la consommation de drogues dures. Des bagarres éclatent régulièrement pour des dettes de stupéfiants impayées. Et les projets de réinsertion de certains prisonniers volent en éclat, torpillés par une addiction incontrôlable contractée entre les murs.
Pour les surveillants, c’est un constat d’échec cuisant. Malgré des efforts considérables, ils assistent impuissants à la lente dérive d’un système pénitentiaire gangrené par le fléau de la drogue. Une situation intenable à long terme, qui appelle des réponses rapides et concrètes de la part des autorités.
- Surpopulation carcérale record à Bordeaux-Gradignan
- Trafic de drogue florissant au sein de la prison
- Surveillants dépassés et contraints de laisser faire
- Risques sanitaires et sécuritaires pour les détenus
Au final, c’est toute la question de la politique carcérale française qui se pose une nouvelle fois. Entre manque de moyens criant et nombre de détenus toujours plus important, le système semble aujourd’hui à bout de souffle. Et les prisons comme Bordeaux-Gradignan en payent le prix fort, transformées malgré elles en supermarchés de la drogue, avec des conséquences souvent dramatiques pour ceux qui y séjournent.