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Bordeaux Adopte Enfin le Contrat de Sécurité Intégrée

Le conseil municipal de Bordeaux a enfin adopté le contrat de sécurité intégrée après quatre ans d'attente. Malgré les critiques, la majorité et la droite locale ont voté pour ce plan ambitieux visant à...

Mardi dernier, le conseil municipal de Bordeaux a finalement adopté le très attendu Contrat de Sécurité Intégrée (CSI), mettant ainsi fin à quatre années de tergiversations. Ce plan ambitieux, négocié pour la période 2024-2026, vise à répondre à la hausse quasi-continue des atteintes volontaires à l’intégrité physique dans la ville, avec pas moins de 5170 faits délictueux recensés en 2022.

Un diagnostic préoccupant

Le CSI dresse un constat alarmant de la situation sécuritaire à Bordeaux. Outre la recrudescence des violences, le document pointe « une montée significative du sentiment d’insécurité » parmi les habitants, comme le révèle une enquête menée dès 2021 par la municipalité et ses partenaires du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD).

Parmi les problèmes identifiés figurent le trafic de drogues, les violences intrafamiliales, la délinquance juvénile, les agressions dans les transports en commun, les violences urbaines contre les forces de l’ordre aux Aubiers, ainsi que les rodéos sauvages et incivilités sur la voie publique. Un tableau guère reluisant qui appelle des mesures fortes.

Une coopération renforcée entre la Ville et l’État

Pour endiguer ces fléaux, le CSI mise sur une collaboration étroite entre les autorités municipales et étatiques. Concrètement, la Ville et ses partenaires – le parquet de Bordeaux et la préfecture de la Gironde – s’engagent à accroître leur communication et leur coopération sur le terrain, tant en matière de prévention institutionnelle que de soutien aux associations.

Côté effectifs, le maire écologiste Pierre Hurmic promet le recrutement de 10 policiers municipaux supplémentaires chaque année d’ici la fin de son mandat, ainsi que le remplacement de tous les départs à la retraite et mutations. La police nationale bénéficiera quant à elle de 40 postes supplémentaires dès la rentrée pour couvrir la métropole bordelaise et le Bassin d’Arcachon.

Cap sur la vidéoprotection

Autre axe fort du CSI : le déploiement accéléré de la vidéoprotection. Pas moins de 60 nouvelles caméras viendront compléter le dispositif existant, au rythme d’une vingtaine par an. De quoi renforcer la surveillance des zones sensibles et faciliter le travail des enquêteurs.

Malgré ces avancées, l’opposition de droite juge le contrat « insuffisant » pour répondre aux attentes des Bordelais en matière de sécurité. Elle pointe notamment du doigt le mal-être de la police municipale, dont l’équipement en armes létales reste en suspens.

Les Bordelais attendent de votre part des actions concrètes et des résultats.

– Aziz Skalli, élu Renouveau Bordeaux

L’ultragauche vote contre

Sans surprise, les élus de l’ultragauche locale ont voté contre le CSI, y voyant une atteinte aux libertés publiques. Pour Myriam Eckert (Bordeaux en Luttes), « avec la signature de ce contrat, vous assumez participer à la politique de Darmanin qui sacrifie nos libertés ». Son collègue Philippe Poutou abonde, regrettant l’absence de mesures concernant « la violence institutionnelle » et « le racisme ».

Ces critiques n’auront pas suffi à faire dérailler l’adoption du texte, la majorité municipale et la droite ayant joint leurs voix pour le valider. Après des années d’atermoiements, Bordeaux dispose enfin d’une feuille de route ambitieuse pour les trois ans à venir. Charge désormais aux autorités de transformer l’essai, pour restaurer la tranquillité publique et la confiance des citoyens.

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