La bande de Gaza est une nouvelle fois le théâtre de violents affrontements entre Israël et le Hamas. Ce samedi, les frappes aériennes israéliennes ont fait pas moins de 17 victimes civiles selon un bilan fourni par la Défense civile locale. Parmi elles, sept personnes dont des femmes et des enfants ont péri dans le bombardement d’une école gérée par l’ONU et servant d’abri de fortune à des Palestiniens déplacés par le conflit qui ravage l’enclave depuis plus de 14 mois.
D’après une source proche du dossier, l’école Al-Majida Wassila située à l’ouest de Gaza City a été ciblée par des avions de chasse israéliens en début de journée. L’armée israélienne a indiqué examiner ces allégations. Depuis le début de la guerre, de nombreuses écoles de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été transformées en centres d’accueil d’urgence pour les déplacés, qui représentent aujourd’hui la grande majorité de la population gazaouie.
Le maire d’une ville de Gaza tué dans un raid israélien
Un autre bombardement particulièrement meurtrier a frappé en milieu de journée la municipalité de Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza. Selon le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal, cette frappe a coûté la vie à au moins dix personnes, dont le maire de la ville Diab al-Jarw. Un communiqué de l’armée israélienne accuse ce dernier d’être « un agent de la branche militaire du Hamas » et justifie ainsi sa neutralisation.
Un lourd bilan humain des deux côtés
L’attaque lancée par le Hamas depuis Gaza en direction du sud d’Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1208 Israéliens, majoritairement des civils d’après un décompte effectué par l’AFP à partir de données officielles. Sont également comptabilisées dans ce bilan les personnes retenues en otage ou tuées en captivité à Gaza.
Côté palestinien, la riposte israélienne aurait fait près de 45000 morts dans l’enclave selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés crédibles par les Nations unies. Là encore, il s’agirait en grande partie de victimes civiles, prises au piège d’un territoire surpeuplé et privé de perspectives par un blocus hermétique.
La communauté internationale impuissante
Face à l’enlisement du conflit et à la détérioration continue de la situation humanitaire à Gaza, la communauté internationale semble impuissante. Les appels à la désescalade et à la retenue lancés depuis des mois par l’ONU et plusieurs chancelleries occidentales n’ont pour l’heure pas été entendus. Pire, les raids aériens israéliens se font de plus en plus meurtriers et n’épargnent plus les infrastructures civiles comme les écoles et les hôpitaux.
Beaucoup craignent que ce nouveau cycle de violences, le plus grave depuis 2014, n’entraîne la bande de Gaza dans une spirale incontrôlable. Le spectre d’une confrontation à grande échelle apparaît de plus en plus probable, avec son lot de souffrances pour les populations déjà durement éprouvées. En l’absence d’une solution politique à ce conflit vieux de plusieurs décennies, c’est une génération entière de Palestiniens et d’Israéliens qui semble condamnée à grandir dans un climat de peur et de haine.