Un séisme politique secoue actuellement le Brésil alors que l’ancien président Jair Bolsonaro fait l’objet d’accusations explosives. Selon les autorités, l’ex-dirigeant d’extrême droite aurait fomenté un complot visant à empêcher le retour au pouvoir de son successeur et rival, Luiz Inácio Lula da Silva, suite à sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2022. Cette affaire met en lumière les tensions extrêmes qui divisent la scène politique brésilienne.
Un projet de coup d’État qui aurait pu virer au drame
D’après l’acte d’accusation, Bolsonaro et ses proches collaborateurs, dont son colistier à la vice-présidence Walter Braga Netto, auraient orchestré un plan destiné à court-circuiter le processus démocratique suite à leur échec dans les urnes. Les enquêteurs affirment que les conspirateurs étaient prêts à aller jusqu’à éliminer physiquement le président et le vice-président élus, ainsi qu’un juge de la Cour suprême, dans le cadre d’une sinistre « Opération Poignard vert et jaune ». Un scénario digne d’un thriller politique qui aurait pu précipiter le Brésil dans le chaos.
Le rôle central de Bolsonaro
Loin de n’être qu’un simple spectateur, Jair Bolsonaro est soupçonné d’avoir activement « planifié » et « pris part de façon directe » à ce complot, selon un volumineux rapport d’enquête de la police fédérale. Il aurait notamment été impliqué dans la rédaction d’un décret visant à justifier la déclaration de l’état de siège pour annuler le scrutin. Un acte profondément antidémocratique qui témoigne de la détermination de l’ancien président à s’accrocher au pouvoir par tous les moyens.
Je ne suis pas du tout inquiet au sujet de ces accusations.
Jair Bolsonaro, réagissant aux accusations
L’ombre des militaires
L’enquête a également mis en lumière l’implication présumée de hauts gradés de l’armée, dont l’ancien ministre de la Défense Walter Braga Netto. Plusieurs autres figures militaires de premier plan, comme le général Augusto Heleno, sont aussi dans le collimateur de la justice. Une situation qui illustre les liens troubles entre une partie de l’institution militaire et le pouvoir bolsonariste, et soulève des questions quant à la solidité de la démocratie brésilienne.
Les émeutes du 8 janvier, ultime tentative de putsch ?
Pour les enquêteurs, les violentes émeutes du 8 janvier à Brasilia, lors desquelles des milliers de partisans de Bolsonaro ont saccagé les lieux de pouvoir une semaine après l’investiture de Lula, constituaient une « dernière tentative » de coup d’État. Un épisode traumatisant qui a ravivé le spectre des heures sombres de la dictature militaire et confirmé la volonté des bolsonaristes les plus radicaux de défier les institutions démocratiques.
Bolsonaro, un avenir politique compromis
Déjà déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation, Jair Bolsonaro voit son horizon s’assombrir avec ces nouvelles accusations. S’il affirme ne pas être « inquiet », l’ancien président sait que son avenir politique est en jeu. Son rêve de prendre sa revanche sur Lula lors de la présidentielle de 2026 semble plus que jamais compromis, alors que la justice resserre son étau.
Cette affaire de complot présumé illustre les profondes fractures qui traversent la société brésilienne. Elle met en lumière les dérives autoritaires d’une partie de la classe politique et la fragilité des institutions démocratiques face aux assauts des extrêmes. Le Brésil retient son souffle alors que la justice tente de faire la lumière sur ce qui pourrait être l’un des plus grands scandales politiques de son histoire.
