Le ciel s’assombrit pour Boeing. Le géant aéronautique américain fait face à une menace de grève massive de la part de ses machinistes, qui pourrait paralyser ses principales usines d’assemblage. Les négociations sur les salaires et avantages sociaux sont dans l’impasse, tandis que la mobilisation des employés s’intensifie. L’avenir du groupe, déjà fragilisé par de multiples crises, est plus incertain que jamais.
Les machinistes de Boeing votent la grève
Ce mercredi 17 juillet, les machinistes de Boeing, réunis par leur syndicat, l’IAM, sont appelés à voter pour ou contre la grève lors d’un grand rassemblement à Seattle. Ce vote fait suite à l’échec des négociations engagées depuis mars dernier pour le renouvellement de la convention collective. Les 30 000 adhérents de l’IAM chez Boeing, qui travaillent principalement dans les usines stratégiques de Renton (737) et d’Everett (777), brandissent la menace d’un arrêt de travail.
Des revendications salariales élevées
Au cœur du conflit, la question des salaires cristallise les tensions. L’IAM réclame une augmentation “substantielle” d’au moins 40% sur 3 ans. Selon Jon Holden, président du syndicat, les rémunérations stagnent depuis 8 ans malgré l’inflation galopante. Boeing, de son côté, se veut rassurant mais reste vague sur les propositions concrètes faites aux syndicats.
Nous restons optimistes sur le fait que nous pourrons parvenir à un accord équilibré entre les besoins de nos employés et les réalités d’entreprise auxquelles le groupe fait face.
Boeing, dans un communiqué à l’AFP
La sécurité de l’emploi en question
Au-delà des aspects salariaux, les syndicats veulent des garanties sur l’avenir industriel du groupe. Pour Jon Holden, il est crucial que le prochain avion de Boeing, annoncé pour 2035, soit assemblé dans la région de Seattle. “C’est une garantie d’emploi pour les 50 prochaines années”, martèle-t-il. Mais là encore, la direction reste évasive.
Un bras de fer médiatique
Pour faire entendre leurs revendications, les syndicats jouent la carte de la démonstration de force. Le vote de mercredi se tiendra dans une immense enceinte sportive, le T-Mobile Park, qui compte près de 48 000 places. Un imposant cortège de motos doit aussi défiler sur l’autoroute pour l’occasion. L’objectif est clair : montrer les muscles et faire résonner la menace de la grève dans les médias et l’opinion.
Boeing dans la tourmente
Ce bras de fer social intervient alors que Boeing traverse une passe difficile. Le groupe fait face à de nombreux problèmes de production et de qualité sur ses principaux programmes. Des enquêtes sont en cours et la réputation de l’avionneur est entachée. Dans ce contexte, une grève d’ampleur serait un coup dur supplémentaire.
- Problèmes de production en série sur le 737 MAX, le 787 et le 777X
- Multiples enquêtes sur la sécurité et la qualité
- Plan de réduction des coûts et des effectifs
Les enjeux pour l’avenir de Boeing
Au-delà du climat social, c’est tout l’avenir de Boeing qui est en jeu. Le groupe doit impérativement redresser la barre pour regagner la confiance et conserver son statut de géant mondial de l’aéronautique. Mais les défis sont immenses, entre un marché aérien convalescent, une concurrence féroce et des innovations technologiques à mener.
La menace de cette grève massive des machinistes est un nouveau signal d’alarme pour Boeing. L’entreprise joue gros dans ce bras de fer social. Si les usines venaient à s’arrêter, les conséquences seraient majeures sur les livraisons d’avions, les résultats financiers et la réputation du groupe. Boeing doit trouver le chemin d’un compromis avec ses salariés, sous peine de s’enfoncer encore plus dans la crise.