Cette semaine, des agences BNP Paribas à travers la France ont été la cible d’un activisme radical, les accusant de “complicité de génocide” en raison de leurs liens financiers avec Israël. Une agence parisienne a été aspergée de peinture rouge vif, tandis que des affiches chocs ont été placardées sur les murs, dans une action coup de poing menée par l’association militante Action Justice Climat.
Un Risque de Génocide Pointé du Doigt
Selon une source proche du dossier, cette offensive intervient dans un contexte particulièrement tendu. En janvier dernier, la Cour internationale de justice (CIJ) avait en effet admis l’existence d’un risque “réel et imminent” de génocide à l’encontre des populations palestiniennes de Gaza. Un avertissement grave, lancé alors qu’Israël était en plein conflit armé contre le Hamas suite à une attaque sans précédent en octobre 2023.
C’est dans ce climat que BNP Paribas se retrouve accusée d’apporter un soutien financier conséquent à l’État hébreu. Action Justice Climat affirme que la banque française se serait “engagée à hauteur de 2 milliards de dollars” dans une émission d’obligations israéliennes initiée à l’été 2023, soit quelques mois seulement avant l’alerte lancée par la CIJ.
BNP Paribas Se Défend de Tout Financement Direct
De son côté, BNP Paribas réfute ces accusations, assurant n’avoir “ni financé ni investi” dans cette opération. La banque précise avoir agi en tant qu’intermédiaire aux côtés d’autres établissements internationaux, et juge “diffamatoire” toute allégation de financement du conflit.
“Il est diffamatoire d’affirmer que BNP Paribas finance d’une quelconque manière ce conflit”
– Réaction officielle de BNP Paribas
La banque a d’ores et déjà annoncé avoir porté plainte suite à ces “actes de vandalisme”. Des données de l’agence Bloomberg confirment cependant qu’une émission d’obligations a bien eu lieu en mars 2024, renforçant les soupçons des militants.
Vers un Devoir de Vigilance Renforcé pour les Banques ?
Au-delà du cas spécifique de BNP Paribas, cette affaire remet en lumière la question épineuse du financement, même indirect, de conflits à risques par les institutions bancaires. Dès août 2023, des organisations telles que la Ligue des droits de l’Homme rappelaient le “devoir de vigilance” des banques en matière de respect des droits humains.
Action Justice Climat pointe également du doigt les liens de BNP Paribas avec l’entreprise de défense israélienne Elbit Systems. Des connexions qui font craindre à l’association une implication plus large de la banque dans “l’armement d’Israël”.
Une Polémique Révélatrice des Défis Éthiques du Secteur Bancaire
Au final, cette polémique illustre les dilemmes auxquels font face les géants bancaires dans un monde où les enjeux géopolitiques et les préoccupations éthiques s’entrechoquent. Entre impératifs financiers et responsabilité morale, l’équilibre s’avère plus que jamais délicat à trouver, comme le démontre le cas hautement sensible du conflit israélo-palestinien.
Reste à voir si la pression des militants et la menace de nouvelles actions coup de poing suffiront à infléchir la position de BNP Paribas. Une chose est sûre : dans un contexte international aussi inflammable, le secteur bancaire se retrouve plus que jamais sous surveillance. Et le moindre faux pas pourrait s’avérer lourd de conséquences, aussi bien en termes d’image que de responsabilité juridique.