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Blinken exhorte l’Irak à agir contre les milices pro-Iran après la chute d’Assad

Blinken presse l'Irak d'agir contre les milices pro-iraniennes suite à l'effondrement d'Assad en Syrie. Washington voit une opportunité unique pour Bagdad de réduire l'influence de Téhéran. L'Irak saura-t-il saisir cet instant décisif pour rééquilibrer les forces régionales ?

Lors de sa visite à Bagdad vendredi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exhorté les autorités irakiennes à saisir l’opportunité offerte par la chute du président syrien Bachar al-Assad, un allié clé de l’Iran, pour réduire l’influence iranienne dans le pays. Selon une source proche du dossier, M. Blinken a souligné auprès du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani que l’Iran n’avait jamais été aussi affaibli et que le moment était venu pour l’Irak d’agir.

Les milices chiites pro-iraniennes dans le viseur de Washington

Plus concrètement, le chef de la diplomatie américaine a demandé à M. Soudani de museler les groupes armés chiites irakiens soutenus par l’Iran, qui mènent régulièrement des attaques contre les forces américaines présentes en Irak. Il a également insisté sur la nécessité de prévenir tout transfert d’armes iraniennes à travers le territoire irakien vers des groupes affiliés en Syrie.

L’influence de Téhéran s’est considérablement renforcée en Irak après l’invasion américaine de 2003 qui a renversé Saddam Hussein. En Syrie, le régime de Bachar al-Assad a longtemps bénéficié du soutien de l’Iran et du Hezbollah libanais, lui-même affaibli par une guerre avec Israël fin 2022.

L’Irak tiraillé entre Washington et Téhéran

Si le contenu des échanges entre MM. Blinken et Soudani n’a pas été divulgué, une source proche des discussions a indiqué que le Premier ministre irakien avait exprimé son souhait de voir l’Irak éviter d’être impliqué dans tout conflit régional. Une position délicate pour Bagdad, qui doit composer avec l’influence américaine et iranienne sur son sol.

Le secrétaire d’État américain a par ailleurs assuré que les États-Unis continueraient de travailler avec l’Irak pour empêcher une résurgence de l’État islamique, qui avait occupé de vastes territoires en Irak et en Syrie il y a près de dix ans avant d’être vaincu par une coalition internationale.

Vers un retrait progressif des troupes américaines d’Irak ?

Dans le même temps, le gouvernement irakien s’est accordé avec l’administration Biden sur une réduction progressive de la présence militaire américaine dans le pays, une revendication de longue date des milices pro-iraniennes. Un retrait qui pourrait cependant s’avérer risqué si l’Irak ne parvient pas à contenir les ambitions régionales de Téhéran.

La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie constitue indéniablement un tournant géopolitique majeur au Moyen-Orient. Reste à savoir si l’Irak saura tirer profit de cet affaiblissement de l’Iran pour rééquilibrer les rapports de force régionaux et affirmer sa souveraineté, avec le soutien des États-Unis. Un défi de taille pour le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani, qui devra naviguer habilement entre les pressions américaines et iraniennes pour préserver la stabilité et l’intégrité du pays.

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