Selon une source proche du dossier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken espère que la future administration du président élu Donald Trump poursuivra les efforts diplomatiques engagés pour rapprocher Israël et l’Arabie saoudite. Cet objectif ambitieux de normalisation des relations entre les deux puissances régionales, déjà amorcé sous l’ère Biden, pourrait marquer un tournant historique au Moyen-Orient.
Un processus de paix semé d’embûches
Cependant, comme l’a souligné Antony Blinken, ce rapprochement se heurte actuellement à plusieurs obstacles majeurs, notamment liés au conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. Pour permettre une avancée significative, il faudrait d’abord mettre fin aux hostilités et engager un processus de paix durable, ouvrant la voie à la création d’un État palestinien viable.
Or, ce prérequis semble particulièrement compliqué à obtenir à court terme, les deux parties étant encore « totalement traumatisées » par la dernière guerre selon le chef de la diplomatie américaine. Il ne s’attend donc pas à des progrès décisifs d’ici la passation de pouvoir à Donald Trump le 20 janvier.
J’espère que nous irons aussi loin que possible mais cela ne sera pas terminé
– Antony Blinken, à propos des efforts de normalisation israélo-saoudiens
La balle dans le camp de Trump
C’est donc la future administration républicaine qui héritera de ce dossier brûlant et devra choisir sa stratégie pour tenter de le faire avancer. Blinken a d’ailleurs invité Trump à s’inspirer des accords d’Abraham, signés en 2020 sous son premier mandat, et qui avaient permis de normaliser les relations d’Israël avec plusieurs pays arabes comme les Émirats arabes unis ou le Bahreïn.
Étendre ces accords à l’Arabie saoudite, poids lourd de la région, constituerait indéniablement une victoire diplomatique de taille. Mais Riyad a jusqu’ici refusé de franchir le pas sans avancée concrète sur la question palestinienne, le prince héritier Mohammed ben Salmane fustigeant encore récemment « les crimes des forces israéliennes » dans les territoires occupés.
Vers un nouveau paradigme régional ?
Si les défis restent immenses, une normalisation israélo-saoudienne changerait radicalement la donne géopolitique au Moyen-Orient. Israël serait alors pleinement intégré dans son environnement régional, ouvrant des perspectives inédites de coopération économique, sécuritaire et culturelle.
Cela permettrait aussi d’isoler davantage l’Iran, ennemi commun de Tel-Aviv et Riyad, et de renforcer le camp des monarchies sunnites modérées. Une telle évolution stratégique pèserait lourd dans les futurs équilibres de pouvoir régionaux.
La balle est désormais dans le camp de Donald Trump. L’avenir dira s’il parvient, là où ses prédécesseurs ont échoué, à réconcilier durablement Israéliens et Saoudiens. Un défi à la hauteur des ambitions du bouillonnant milliardaire, qui rêve de marquer l’Histoire en changeant la face du Moyen-Orient.
