5 330 spectateurs à Angers, moins de 8 000 attendus à Nice… Les Bleues peinent à attirer les foules, en témoignent les tribunes clairsemées lors de leurs dernières sorties. Un constat d’autant plus amer à la veille de la réception de l’Espagne, championne du monde en titre, ce mardi soir à l’Allianz Riviera.
Alors que le Groupama Stadium avait fait le plein avec plus de 30 000 supporters pour la demi-finale de Ligue des nations contre l’Allemagne en février dernier, la désaffection actuelle interroge. Comment expliquer ce désintérêt soudain pour l’équipe de France féminine ?
Une reconstruction en demi-teinte
Depuis l’échec cuisant aux Jeux Olympiques l’été dernier, ponctué par une élimination dès les quarts de finale face au Brésil, les Bleues traversent une période de transition. Avec un nouveau sélectionneur, Laurent Bonadei, et un vaste renouvellement d’effectif, il faudra du temps pour recréer une alchimie avec le public.
On est dans une période post-Jeux Olympiques, dans une période hivernale où il ne fait pas chaud. Il y a aussi beaucoup de rencontres en ce moment avec la Ligue des champions des garçons, et nous, ce sont des matches amicaux.
Laurent Bonadei, sélectionneur de l’équipe de France féminine
Le technicien espère néanmoins un regain d’enthousiasme à l’aube des éliminatoires pour le prochain Euro. « Quand on va démarrer la Ligue des nations au mois de février, il y aura certainement un peu plus d’engouement parce que les gens vont pouvoir se projeter », anticipe-t-il.
Un calendrier défavorable
La tenue du match en semaine et en pleine saison hivernale n’incite guère à effectuer le déplacement. Surtout quand la rencontre a lieu dans une enceinte, l’Allianz Riviera, peu habituée à faire le plein. Jeudi dernier, le stade niçois n’était qu’à moitié garni pour la réception des Glasgow Rangers par les hommes de l’OGC Nice en Ligue Europa.
D’après une source proche du club azuréen, certains supporters locaux boudent même les Aiglons en raison de leur début de saison décevant. Difficile dans ces conditions de les attirer pour un match amical des Bleues, fut-il face à l’Espagne.
Renouer le fil avec les supporters
Au-delà de ces considérations conjoncturelles, il y a aussi une relation de confiance à retisser avec des supporters échaudés par l’élimination précoce aux JO. La déception était immense tant les attentes étaient élevées après le bon parcours au Mondial 2019.
Pour le sélectionneur Bonadei, la recette est simple. « Ce sera à nous de montrer une belle image pour donner envie aux gens de venir. Il faut que ceux qui ne viennent pas au match se disent : mince, on a raté quelque chose, un beau spectacle, un déplacement en famille, une bonne soirée avec une équipe qui a envie de jouer et qui a le sourire. »
Des paroles aux actes, les Bleues devront assumer leur statut et répondre présentes sur le terrain face à la « Roja ». Histoire de rallumer la flamme et de faire à nouveau vibrer le public au rythme de leurs exploits. Le chemin de la reconquête populaire est encore long. Mais il passera assurément par des performances de haut vol.