Imaginez-vous plongé dans le noir complet, sans électricité, pendant deux longues journées. C’est précisément ce qu’ont vécu les habitants de Guadeloupe les 25 et 26 octobre derniers. Un blackout généralisé a paralysé l’archipel, semant le chaos et la confusion. Retour sur cet événement inédit et ses conséquences.
La Centrale de Jarry au Cœur du Problème
Tout a commencé vendredi matin, quand la Guadeloupe s’est retrouvée brutalement privée de courant. En cause : l’arrêt soudain des moteurs de la centrale thermique EDF de Jarry, qui fournit la majeure partie de l’électricité de l’île. Selon les autorités, des salariés grévistes se seraient introduits illégalement dans la salle de commande, provoquant la mise à l’arrêt d’urgence de tous les moteurs.
Un conflit social oppose en effet depuis plusieurs semaines la direction d’EDF-PEI (Production Électrique Insulaire) et la branche énergie de la CGT. Les négociations étaient dans l’impasse, mais peu s’attendaient à une telle action coup de poing. Le préfet a rapidement dénoncé cette intrusion et décidé de réquisitionner le personnel nécessaire pour remettre la centrale en marche. Parallèlement, EDF a porté plainte contre X pour “mise en danger d’autrui”.
48 Heures de Chaos et de Tensions
Ce blackout total a provoqué d’importantes perturbations et ravivé les tensions sociales. Les établissements de santé et les services publics de première nécessité ont été mis à rude épreuve, devant s’organiser pour fonctionner malgré la panne. Dans les rues, l’obscurité a profité à certains : des actes de vandalisme et de pillage ont été rapportés, notamment à Pointe-à-Pitre où des bijouteries ont été attaquées au tractopelle. Plusieurs distributeurs de billets ont également été arrachés.
C’était irréel, on avait l’impression d’être revenu au temps des lampes à huile. Les gens étaient stressés, frustrés, et certains en ont profité pour faire n’importe quoi.
Un habitant de Pointe-à-Pitre
Malgré le déploiement des forces de l’ordre, le calme n’est revenu que progressivement, au fil du rétablissement de l’électricité. Les équipes d’EDF se sont en effet activées jour et nuit pour réparer les dégâts et relancer la production.
Le Retour à la Normale
Après deux jours compliqués, les 230 000 clients guadeloupéens ont finalement tous été réalimentés dimanche à minuit. Un soulagement, même si EDF prévient que des actions de sécurisation du réseau sont toujours en cours. Ce blackout restera dans les mémoires comme le plus important de l’histoire récente de l’île.
Reste maintenant à tirer les leçons de cet incident sans précédent. Comment en est-on arrivé là ? Que faire pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise ? Les questions ne manquent pas et les autorités, comme EDF, devront apporter des réponses. Car si les lumières sont revenues, le malaise social, lui, semble persister. La Guadeloupe espère désormais retrouver rapidement sa stabilité et sa quiétude.