Imaginez un réseau géant, composé de milliers d’ordinateurs à travers le monde, qui sécurise chaque jour des milliards de dollars en Bitcoin. Soudain, une partie de ces machines s’éteint. Le hashrate, cette mesure de la puissance de calcul totale, plonge. Est-ce la fin d’un cycle ou le signe annonciateur d’un rebond spectaculaire ? C’est exactement ce que nous vivons en cette fin décembre 2025.
Une chute du hashrate qui interpelle les observateurs
Le hashrate du Bitcoin a récemment enregistré une baisse d’environ 4% sur les trente derniers jours. Il s’agit du recul le plus marqué depuis le printemps 2024. À première vue, cela pourrait inquiéter. Pourtant, l’histoire montre que ce genre de mouvement accompagne souvent les phases de capitulation des mineurs, juste avant une reprise du prix.
Cette diminution ne sort pas de nulle part. Elle reflète des pressions réelles sur l’écosystème minier. Les coûts énergétiques grimpent pour certains, les revenus en frais de transaction faiblissent, et des régions entières voient leurs installations contraintes de s’arrêter. Mais derrière cette apparente faiblesse se cache peut-être une opportunité.
Pourquoi le hashrate baisse-t-il précisément maintenant ?
Plusieurs facteurs convergent. D’abord, le prix du Bitcoin a corrigé d’environ 9% sur le dernier mois, augmentant la pression sur les mineurs les moins efficients. Ensuite, la volatilité a bondi au-dessus de 45%, un niveau rarement vu depuis des mois.
Le coût breakeven pour l’électricité d’un mineur équipé de machines de génération 2022 est passé d’environ 0,12 dollar à 0,077 dollar en quelques semaines seulement. Cette compression des marges force les opérateurs les plus fragiles à débrancher leurs appareils.
À cela s’ajoute une baisse de 14% des revenus quotidiens en frais de transaction. Moins d’activité sur le réseau signifie moins de récompenses supplémentaires pour les mineurs. Même la création de nouvelles adresses a légèrement reculé de 1%.
Un événement géographique majeur a également joué un rôle. Dans une région clé de Chine, environ 1,3 GW de capacité minière aurait été mis hors service en raison de mesures réglementaires. Cela représente potentiellement jusqu’à 10% de la puissance mondiale. Des centaines de milliers de machines seraient concernées.
L’histoire parle : les baisses de hashrate précèdent souvent les hausses
Ce n’est pas la première fois que le réseau Bitcoin traverse une telle phase. Depuis 2014, chaque fois que la croissance du hashrate sur 90 jours est devenue négative, les rendements sur les 180 jours suivants ont été positifs dans 77% des cas.
Le gain moyen ? Près de 72%. À titre de comparaison, hors de ces périodes, les performances moyennes tournaient autour de 48%. La différence est significative et mérite l’attention des investisseurs.
Les périodes de faiblesse du hashrate marquent souvent l’épuisement des vendeurs plutôt que le début d’une chute plus profonde.
Cette statistique n’est pas isolée. Elle s’appuie sur plus d’une décennie de données. Quand les mineurs capitulent, ils vendent leurs Bitcoins pour couvrir leurs coûts. Cette pression vendeuse finale purge le marché des mains faibles, ouvrant la voie à une nouvelle phase d’accumulation.
Les entreprises profitent de la faiblesse passagère
Pendant que certains acteurs souffrent, d’autres en profitent. Les trésoreries d’entreprises spécialisées dans les actifs numériques ont ajouté pas moins de 42 000 Bitcoins entre mi-novembre et mi-décembre. C’est la plus forte accumulation depuis l’été.
Le total détenu par ces structures corporate atteint désormais 1,09 million de BTC. Une partie importante de ces achats provient d’une société pionnière dans cette stratégie, qui a acquis près de 30 000 unités tout en maintenant sa valeur nette d’inventaire au-dessus de 1.
Ces entreprises évoluent aussi dans leur méthode de financement. Elles délaisse progressivement l’émission d’actions ordinaires au profit d’actions préférentielles, plus avantageuses pour poursuivre leurs acquisitions sans diluer excessivement les actionnaires existants.
Point clé : Alors que les produits cotés en bourse (ETP) ont vu leurs avoirs diminuer légèrement (environ 120 points de base), les trésoreries corporate ont absorbé massivement l’offre disponible.
Une divergence claire entre holders court et long terme
Les données on-chain révèlent un comportement contrasté. Les cohortes de détenteurs intermédiaires (1 à 5 ans) montrent des baisses marquées de leurs soldes. La tranche 2-3 ans a ainsi perdu 12,5% de ses avoirs.
À l’opposé, les holders de très long terme (plus de 5 ans) restent imperturbables. Leurs balances sont stables, voire en légère augmentation. Ce phénomène illustre parfaitement la maturité croissante du marché Bitcoin.
Les investisseurs convictionnels ne cèdent pas à la panique temporaire. Ils considèrent ces corrections comme des opportunités d’accumulation ou simplement maintiennent leur position stratégique.
Que nous réserve les prochains mois ?
Le tableau actuel présente tous les ingrédients d’une configuration classique de fond de cycle. Pression sur les mineurs, capitulation des holders courts terme, absorption par les institutions et les entreprises, conviction intacte des long-terme holders.
La volatilité élevée actuelle pourrait bien marquer le dernier acte d’une phase de distribution avant une nouvelle impulsion haussière. Les signaux techniques et on-chain convergent vers une possible stabilisation, puis une reprise progressive.
Bien sûr, rien n’est garanti dans le monde des cryptomonnaies. Des événements macroéconomiques ou réglementaires pourraient modifier la trajectoire. Mais les précédents historiques plaident en faveur d’une issue positive à moyen terme.
Comment interpréter ces signaux pour son portefeuille ?
Pour l’investisseur particulier, cette période rappelle l’importance de la patience. Les mouvements brusques du hashrate et du prix testent la résolution de chacun. Ceux qui comprennent les cycles passés ont souvent été récompensés.
Il peut être tentant de vendre lors des corrections. Pourtant, les données montrent que les périodes de stress minier coïncident fréquemment avec des points d’entrée intéressants.
- Surveiller l’évolution du hashrate dans les prochaines semaines
- Observer les flux vers les trésoreries corporate
- Analyser le comportement des différentes cohortes d’âge de coins
- Rester attentif aux niveaux de volatilité
Ces indicateurs, combinés, offrent une vision plus nuancée que le simple prix spot. Ils permettent de distinguer le bruit court terme du signal de fond.
En conclusion, la baisse actuelle du hashrate, loin d’être un signal exclusivement négatif, pourrait bien constituer le prélude à une nouvelle phase ascendante pour Bitcoin. Comme souvent dans cet écosystème, la douleur des uns fait le bonheur des autres. Les mineurs fragiles sortent, les acteurs solides entrent. Et le réseau, plus résilient que jamais, continue sa marche en avant.
(Note : Cet article représente une analyse basée sur des données publiques et historiques. Il ne constitue pas un conseil en investissement. Chaque investisseur doit effectuer ses propres recherches.)
Le marché Bitcoin nous rappelle une fois de plus sa nature cyclique. Après chaque hiver, même rigoureux, arrive un nouveau printemps. La question n’est pas de savoir si le rebond viendra, mais plutôt de quelle ampleur il sera et à quel rythme.
En attendant, les signaux actuels invitent à la prudence mais aussi à l’optimisme mesuré. Le réseau le plus sécurisé de l’histoire des cryptomonnaies traverse une épreuve temporaire. Son histoire plaide pour une sortie par le haut.









