Les lumières festives du réveillon se sont à peine éteintes que déjà, le bilan des violences de la Saint-Sylvestre fait polémique. Véhicules incendiés, policiers visés par des tirs de mortiers, dégradations multiples… Cette nuit de fête a une nouvelle fois été entachée par des débordements dans de nombreux quartiers sensibles. Une situation jugée intolérable par certains responsables politiques à l’instar de Bruno Retailleau, qui dénonce sans ambages un « ensauvagement » de la société. Décryptage d’un phénomène qui ronge le vivre-ensemble.
Un réveillon sous haute tension
Malgré le déploiement massif des forces de l’ordre, avec pas moins de 90 000 policiers et gendarmes mobilisés sur l’ensemble du territoire, la nuit du 31 décembre au 1er janvier a été émaillée de nombreux incidents. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 984 véhicules ont été incendiés, tandis que 420 personnes ont été interpellées suite à des tirs de mortiers visant directement les forces de sécurité. Des interpellations qui se sont soldées par 310 gardes à vue.
Si ces chiffres marquent un léger recul par rapport à l’an dernier, ils témoignent néanmoins d’un niveau de violence toujours préoccupant lors de ce rendez-vous festif. Au-delà des traditionnels feux d’artifice, ce sont de véritables scènes de guérilla urbaine qui se sont déroulées dans certaines communes, des « quartiers » aux centres-villes.
Des incidents aux quatre coins de l’Hexagone
De Strasbourg à Bordeaux en passant par l’Île-de-France, les faits divers ont émaillé la nuit de la Saint-Sylvestre aux quatre coins de la France. Ainsi, dans un quartier de Strasbourg, un adolescent de 15 ans a perdu la vie après avoir été percuté par une voiture dont le conducteur a pris la fuite. À Créteil, dans le Val-de-Marne, une saisie de 19 mortiers de taille moyenne a été effectuée. En Seine-Saint-Denis, épicentre des violences, plusieurs policiers ont été visés par des tirs de mortiers à Aulnay-sous-Bois et Montreuil. Tandis qu’à Lyon, un enfant de 2 ans a été blessé à l’œil par un tir de mortier d’artifice.
Ces violences sont le produit d’un ensauvagement incarné par des lâches, des voyous qui s’en prennent aux biens des Français souvent modestes, qui n’ont pas les moyens de protéger leur véhicule dans des parkings privés.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Bruno Retailleau dénonce un « ensauvagement »
Face à ce qu’il qualifie de bilan « trop lourd », le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a vivement réagi dans un communiqué, pointant du doigt un phénomène « d’ensauvagement » de la société. Pour le locataire de la place Beauvau, ces violences sont « le produit d’un ensauvagement incarné par des lâches, des voyous qui s’en prennent aux biens des Français souvent modestes ».
Au-delà de la réponse sécuritaire, jugée « essentielle » mais « pas suffisante », Bruno Retailleau plaide pour une réponse judiciaire « à la hauteur » ainsi qu’une réponse « éducative », afin de « responsabiliser » et « sanctionner » les parents « manifestement défaillants ». Un constat sévère, témoin d’un mal-être sociétal profond dans certains territoires.
Enrayer la spirale de la violence
Au-delà des joutes politiques, le bilan de ce réveillon sous tension soulève la question des moyens à mettre en œuvre pour enrayer durablement ces violences urbaines. Si la réponse sécuritaire, à travers une présence renforcée des forces de l’ordre, apparaît indispensable, elle ne saurait constituer l’unique solution. Comme le souligne Bruno Retailleau, une action sur le plan judiciaire et éducatif semble tout aussi primordiale.
Il s’agit notamment de s’attaquer aux racines de cette violence, en renforçant la prévention auprès des jeunes, en responsabilisant davantage les parents, mais aussi en assurant une réponse pénale rapide et adaptée. Un travail de fond qui implique une mobilisation de tous les acteurs – pouvoirs publics, éducateurs, tissu associatif – pour recréer du lien social là où il s’est délité.
Car derrière les flammes des voitures incendiées et les tirs de mortiers, c’est bien le creusement des fractures territoriales et sociales qui se dessine en filigrane. Un « ensauvagement » qui menace le pacte républicain et appelle une réaction forte et pérenne de la puissance publique. Pour que la fête ne cède plus le pas à la peur et à la défiance.
Au-delà de la réponse sécuritaire, jugée « essentielle » mais « pas suffisante », Bruno Retailleau plaide pour une réponse judiciaire « à la hauteur » ainsi qu’une réponse « éducative », afin de « responsabiliser » et « sanctionner » les parents « manifestement défaillants ». Un constat sévère, témoin d’un mal-être sociétal profond dans certains territoires.
Enrayer la spirale de la violence
Au-delà des joutes politiques, le bilan de ce réveillon sous tension soulève la question des moyens à mettre en œuvre pour enrayer durablement ces violences urbaines. Si la réponse sécuritaire, à travers une présence renforcée des forces de l’ordre, apparaît indispensable, elle ne saurait constituer l’unique solution. Comme le souligne Bruno Retailleau, une action sur le plan judiciaire et éducatif semble tout aussi primordiale.
Il s’agit notamment de s’attaquer aux racines de cette violence, en renforçant la prévention auprès des jeunes, en responsabilisant davantage les parents, mais aussi en assurant une réponse pénale rapide et adaptée. Un travail de fond qui implique une mobilisation de tous les acteurs – pouvoirs publics, éducateurs, tissu associatif – pour recréer du lien social là où il s’est délité.
Car derrière les flammes des voitures incendiées et les tirs de mortiers, c’est bien le creusement des fractures territoriales et sociales qui se dessine en filigrane. Un « ensauvagement » qui menace le pacte républicain et appelle une réaction forte et pérenne de la puissance publique. Pour que la fête ne cède plus le pas à la peur et à la défiance.