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Bilan Golf 2025 : Levet Décortique une Saison Épique

Thomas Levet, voix incontournable du golf français, livre un bilan cash de 2025 : McIlroy enfin maître à Augusta, des Français en lumière et d'autres dans l'ombre, une guerre des circuits qui divise... Mais quel sera l'avenir de ce sport en pleine mutation ?

À l’heure où les golfeurs rangent leurs clubs pour l’hiver, une voix familière et toujours passionnée résonne encore dans le paysage du golf français. Thomas Levet, ancien champion et consultant respecté, a pris le temps de revenir sur une saison 2025 riche en émotions, en surprises et en questionnements profonds sur l’avenir de ce sport. Entre triomphes historiques et déceptions amères, son regard lucide offre une perspective unique sur ce qui a marqué l’année.

Une saison 2025 placée sous le signe de l’émotion

Difficile de résumer une année aussi dense en un seul moment. Pourtant, quand on demande à Thomas Levet quelle image il retient avant tout, il hésite longuement. Ce n’est pas immédiatement le sacre de Rory McIlroy au Masters qui lui vient à l’esprit, mais des instants de pure intensité, comme ce putt rentré par Justin Rose lors de la Ryder Cup, avec une assurance presque surnaturelle face au public américain.

Ces petits détails, ces gestes qui défient la pression, résument parfaitement ce qui fait la beauté du golf de haut niveau. Un sport où le mental compte autant, sinon plus, que la technique pure.

Rory McIlroy : enfin le Grand Chelem en carrière

Mais impossible d’évoquer 2025 sans parler du triomphe de Rory McIlroy à Augusta. Dix ans d’attente, de pression accumulée, de désillusions parfois cruelles. Quand il franchit enfin le green du 18 avec la victoire en poche, l’émotion est palpable. Pour Levet, ce moment dépasse le simple exploit sportif : il marque l’aboutissement d’une quête personnelle intense.

McIlroy, connu pour son jeu offensif, a su cette fois contrôler ses ardeurs. Moins de risques fous, plus de maîtrise, même quand ses wedges ont flirté avec le désastre au 13 et au 18 le dimanche. Sa capacité à se ressaisir dans ces instants critiques impressionne particulièrement l’ancien n°1 français.

« On aime Rory parce qu’il y a de tout dans son jeu. Des eagles spectaculaires, des passages à vide, et cette capacité à se transcender dans les situations extrêmes. »

Comparé à des tennismen comme Patrick Rafter ou Stefan Edberg pour son style service-volée risqué, McIlroy incarne le golfeur spectaculaire que le public adore. À l’opposé, Scottie Scheffler domine par sa régularité implacable, commettant moins d’erreurs, même s’il brille moins sous les projecteurs des moments décisifs.

Cette dualité entre audace et constance anime les débats depuis des années. En 2025, elle a pris tout son sens avec la consécration du Nord-Irlandais dans le dernier Majeur qui lui manquait.

Les Français à l’honneur : l’éclosion de Martin Couvra

Du côté tricolore, la saison a offert son lot de satisfactions. Martin Couvra, jeune prodige, a marqué les esprits dès ses premiers pas sur le circuit européen. Élu rookie de l’année, il a enchaîné les performances solides jusqu’à l’été, au point de faire rêver à une sélection en Ryder Cup.

Sa victoire précoce au Turkish Open a lancé une trajectoire fulgurante. Mais la seconde partie de saison a été plus compliquée. Fatigue accumulée, pression des attentes, parties prestigieuses aux côtés des meilleurs mondiaux : tout cela a pesé.

Pour Thomas Levet, cette baisse de régime n’est pas alarmante. Au contraire, elle constitue une expérience précieuse pour apprendre à gérer une carrière au plus haut niveau.

Couvra a montré qu’il possédait le talent brut. Reste à affiner la gestion de l’énergie sur une saison complète, à mieux choisir les moments pour accélérer. L’avenir semble radieux pour ce profil prometteur.

Adrien Saddier : la régularité récompensée

Dans un registre différent, Adrien Saddier a réalisé une année exceptionnelle. Son premier titre à l’Open d’Italie, après 200 départs sur le circuit, symbolise la persévérance. Sa sixième place finale à la Race to Dubaï lui ouvre les portes du PGA Tour.

Levet s’enthousiasme particulièrement pour ce joueur discret mais travailleur acharné. Long jeu puissant, précision améliorée au fil des ans, passage régulier des cuts : tout concorde pour une transition réussie outre-Atlantique.

Seul petit regret : une absence dans les tableaux des Majeurs cette année. Mais à 33 ans, Saddier arrive à maturité et semble prêt à franchir un nouveau cap face aux Américains.

Les difficultés des Français sur le PGA Tour

Tous les tricolores n’ont pas connu la même réussite. Matthieu Pavon, Victor Perez et Antoine Rozner, déjà installés sur le circuit américain, ont traversé une saison délicate. Levet n’hésite pas à employer des termes forts : « ils n’ont clairement pas été bons ».

Pour Pavon, la quête de perfection a parfois tourné à l’excès. Trop de changements techniques, une perte de confiance passagère. Le retour à son ancien coach en fin d’année laisse entrevoir une reprise plus sereine en 2026.

Antoine Rozner, malgré de nombreux cuts passés, a souffert d’un manque de confiance face à l’élite mondiale. Installer sa vie aux États-Unis pourrait, selon Levet, changer la donne en réduisant la fatigue des voyages.

Quant à Victor Perez, sa saison régulière mais sans éclat, perturbée par une blessure au dos, s’est conclue par un choix surprenant : rejoindre le LIV Golf. Un départ qui attriste Levet, conscient que ce circuit ferme certaines portes vers les Majeurs et les points mondiaux.

« J’espère qu’il a eu un bon deal parce que jouer sur le LIV, c’est faire une croix sur les points mondiaux et sur les Majeurs. »

Ce transfert illustre parfaitement les fractures actuelles du golf professionnel.

Un golf mondial divisé et en quête de solutions

La guerre entre PGA Tour et LIV Golf continue de rendre le paysage illisible pour le grand public. Les meilleurs joueurs ne se croisent plus assez souvent, privant les spectateurs de duels attendus. Thomas Levet regrette cette situation qui, au lieu d’unir, divise.

Pourtant, il se montre ouvert aux innovations. Le succès de la TGL, ligue indoor soutenue par Tiger Woods et Rory McIlroy, prouve qu’un format plus court et dynamique peut séduire un nouveau public. Pourquoi ne pas imaginer d’autres compétitions plus rapides, tout en préservant la tradition des Majeurs ?

Le problème du temps, trop long dans le golf classique, revient souvent. Les retransmissions télévisées souffrent, les clubs locaux aussi. Des évolutions semblent nécessaires pour attirer les jeunes générations.

Les défis majeurs du golf en 2025 :

  • Fracture entre circuits traditionnels et LIV
  • Manque de confrontations entre les meilleurs mondiaux
  • Durée excessive des tournois et retransmissions
  • Difficulté à renouveler le public
  • Nécessité d’innovations tout en respectant la tradition

Ces questions ne trouveront pas de réponse immédiate. Elles pourraient même prendre des années à se résoudre. En attendant, le LIV avance, attirant des joueurs avec des garanties financières solides.

Vers 2026 : quels rêves pour le golf ?

Quand on interroge Thomas Levet sur ses vœux pour l’année prochaine, il prend le temps de réfléchir. Un retour compétitif de Tiger Woods en Grand Chelem, libéré des blessures récurrentes, ferait vibrer la planète golf. À 50 ans bientôt, le Tigre pourrait aussi se lancer un nouveau défi sur le Champions Tour.

Et pourquoi pas imaginer un capitaine Woods motivé pour la Ryder Cup dans deux ans ? Ces perspectives, même incertaines, maintiennent la flamme chez les passionnés.

En France, on attendra avec impatience les premiers pas d’Adrien Saddier sur le PGA Tour, la confirmation de Martin Couvra, le rebond des autres tricolores. Le golf hexagonal a prouvé en 2025 qu’il possédait des talents capables de briller au plus haut niveau.

Cette saison nous laisse avec un sentiment contrasté : des moments d’anthologie, des émotions fortes, mais aussi des interrogations profondes sur l’évolution du sport. Une chose est sûre : le golf continue de passionner, de surprendre, de faire rêver. Et tant que des joueurs comme McIlroy continueront à nous faire vibrer, il gardera toute sa magie.

En attendant les premiers tournois de 2026, il est temps de savourer ces souvenirs et d’espérer que les instances sauront trouver le chemin d’une réunification. Car au fond, ce que veulent les fans, c’est simplement voir les meilleurs s’affronter, semaine après semaine, dans des conditions équitables.

Le golf mérite mieux que ces divisions. Il mérite de continuer à écrire son histoire avec la même passion qui anime ses acteurs, ses commentateurs et ses spectateurs depuis des décennies.

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