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Bijouteries visées par des cambrioleurs aux méthodes innovantes

Des cambrioleurs surnommés "termites" sévissent dans les bijouteries parisiennes, perçant les murs pour dérober l'or. Une méthode inédite qui défie la police et nécessite un matériel sophistiqué. Enquête sur un nouveau fléau pour les joailliers ...

Depuis septembre dernier, la police judiciaire parisienne fait face à un nouveau type de cambriolage ciblant les bijouteries. Surnommés les “termites”, ces malfrats n’hésitent pas à percer les murs des immeubles pour accéder aux précieux stocks d’or, souvent en pleine nuit. Un phénomène inédit qui met au défi les enquêteurs.

Le retour des perceurs

À la Brigade de répression du banditisme (BRB), on les appelle les “termites”. Ces professionnels de la perceuse sont capables de s’introduire dans des boutiques en creusant des trous dans les murs mitoyens, prêts à “travailler” des jours et des nuits entiers pour atteindre leur butin.

En septembre, l’alerte sonne à la BRB quand des bijoutiers de la rue Cail, dans le 10e arrondissement, signalent la découverte d’un trou en cours de perçage dans les caves de leur immeuble. L’outil du crime, une perceuse électrique, est encore sur place. Sa position n’a pas été choisie au hasard : de l’autre côté du mur se trouve la réserve d’or de la bijouterie.

Une trace ADN oriente l’enquête

Si les malfaiteurs n’ont pas laissé d’empreintes et que l’exploitation de la vidéosurveillance s’avère peu concluante, une trace ADN va permettre aux enquêteurs de progresser. Ils finissent par localiser un utilitaire volé, muni de fausses plaques, qui servait de “voiture de guerre” aux cambrioleurs pour transporter leur matériel dernier cri.

Tout le monde pouvait les prendre pour des ouvriers sur un chantier de BTP, ils se déguisaient même comme tels pour passer incognito.

– Un enquêteur proche du dossier

Un gang culotté

Quelques jours plus tard, la filature permet de repérer le véhicule suspect près d’un nouveau “chantier” rue du Faubourg Saint-Denis. Cette fois, les cambrioleurs tentaient d’atteindre une salle blindée en sous-sol d’une autre bijouterie, en passant par les caves d’un immeuble voisin.

Le culot des malfaiteurs surprend. Ils avaient collé un mot d’excuse aux habitants de l’immeuble voisin, leur demandant de bien vouloir pardonner le bruit de leurs outils qui ne devait pas durer plus d’une heure. Un stratagème finalement peu discret.

Arrestation en flagrant délit

Le 24 septembre, la BRB finit par interpeller les “perceurs de murs” sur le fait, munis d’un impressionnant matériel de chantier : disqueuse thermique, perceuse électrique, écarteur de métaux… Les deux suspects, quadragénaires déjà connus pour des faits similaires, ont reconnu les faits en garde à vue.

L’un d’eux, un Argentin présenté comme un “vieux de la vieille du perçage”, était connu sous 16 identités différentes qui lui ont permis de passer entre les mailles du filet à travers l’Europe. Les deux complices ont été jugés en comparution immédiate et condamnés à des peines de 2 ans de prison.

Un préjudice limité grâce à l’enquête

Si les perceurs ont finalement été arrêtés avant de pouvoir dérober les stocks d’or visés, leur méthode astucieuse et le profil international de l’un des suspects inquiètent les enquêteurs. Combien de “chantiers” similaires ont pu passer sous les radars ? Le préjudice total reste à évaluer mais selon nos informations, plusieurs attaques de bijouteries présentant le même mode opératoire ont été recensées ces derniers mois.

Face à l’ingéniosité de ce type de malfaiteurs, bijoutiers et forces de l’ordre vont devoir redoubler de vigilance et d’inventivité. Car si les “termites” se font discrets, leurs dégâts peuvent s’avérer considérables.

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