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Biden renonce à l’élection présidentielle : un choc politique

Stupeur à Washington : Joe Biden renonce à briguer un second mandat en 2024. Entre âge avancé, impopularité record et pression interne, les raisons d'un retrait fracassant qui rebat les cartes à un an du scrutin. Qui pour reprendre le flambeau démocrate face à Trump ? Décryptage d'une bombe politique...

C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de s’abattre sur la politique américaine. Ce dimanche 21 juillet, Joe Biden a annoncé dans un communiqué laconique son retrait de la course à la présidentielle de 2024, après des mois de spéculations sur sa volonté et sa capacité à se représenter à 81 ans passés.

«Ce fut le plus grand honneur de ma vie de vous servir en tant que président», déclare sobrement le locataire démocrate de la Maison Blanche, avant d’ajouter malgré tout : «bien que j’aie eu l’intention de me représenter, je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire». Il promet de s’expliquer plus en détail sur cette décision «dans le courant de la semaine».

Une décision sous pression

Si elle constitue une énorme surprise, l’annonce de Joe Biden intervient après des signes avant-coureurs de plus en plus insistants. Plus de 30 élus démocrates au Congrès avaient récemment appelé le président à laisser la place à un candidat plus jeune, au lendemain d’un désastreux débat télévisé face à Donald Trump le 27 juin dernier.

Apparaissant très diminué physiquement, Joe Biden avait enchaîné les phrases confuses et inachevées, le regard parfois hagard, offrant une piètre image face à son prédécesseur républicain toujours aussi incisif malgré ses 77 ans. Un contraste d’autant plus saisissant que Donald Trump, une semaine à peine après avoir essuyé des tirs lors d’un meeting, s’est offert un bain de foule triomphal samedi devant 12 000 partisans survoltés dans le Michigan, là où Biden végète en quarantaine à cause du Covid.

Âge et impopularité

La question de l’âge, centrale pour nombre d’Américains, est venue s’ajouter à une impopularité record. Selon un sondage publié ce dimanche, Donald Trump l’emporterait désormais avec 49% des voix contre 42% pour Joe Biden dans le Michigan, un écart qui a doublé en un mois. La tendance est similaire dans d’autres États-clés.

Une situation intenable qui explique le lâchage de poids lourds démocrates comme les représentants Dean Phillips ou Angie Craig, mais aussi de figures jusque-là loyales comme l’ancien dirigeant de Starbucks Howard Schultz, potentiel candidat en 2024. Selon CNN, Barack Obama lui-même aurait jugé en privé que Joe Biden devait «reconsidérer» sa candidature, un signal fort.

Les conséquences pour 2024

En se retirant, Joe Biden déstabilise un parti démocrate déjà fortement secoué par sa déroute aux élections de mi-mandat en novembre dernier. La question de sa succession s’annonce explosive, sur fond de guerre des générations et de la montée en puissance de l’aile gauche.

Plusieurs noms circulent déjà pour 2024, à commencer par sa vice-présidente Kamala Harris, qui avait cependant déçu en 2020. Les gouverneurs Gavin Newsom (Californie) et J.B. Pritzker (Illinois), la sénatrice Elizabeth Warren ou le ministre des Transports Pete Buttigieg font partie des principaux prétendants. Mais tous partent avec un sérieux handicap face à un Donald Trump requinqué par la décision de son rival.

Cette annonce change complètement la donne. Trump aura désormais un boulevard devant lui, alors que les démocrates vont s’écharper dans une primaire très incertaine.

– Analyse David Axelrod, ancien conseiller d’Obama

Joe Biden assure qu’il soutiendra «de toutes ses forces» le candidat désigné et fera campagne pour lui. Mais le doute est permis sur sa capacité à peser sur une élection présidentielle qu’il vient de dynamiter en renonçant, laissant son camp face à un immense défi.

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