C’est une petite phrase qui ne passe pas inaperçue en cette période de fortes tensions politiques aux États-Unis. Quelques jours avant la tentative d’assassinat contre Donald Trump, le président Joe Biden avait appelé lors d’un échange avec des donateurs à “cibler” son prédécesseur et rival républicain. Une formulation maladroite qu’il regrette aujourd’hui, admettant que c’était une “erreur”.
“Il est temps de cibler Trump” : la phrase qui fait polémique
Le 8 juillet dernier, lors d’une levée de fonds avec des donateurs démocrates, Joe Biden s’est laissé aller à une déclaration qui fait désormais couler beaucoup d’encre. S’adressant à ses soutiens, il a lancé : “Il est temps de cibler Trump”. Une formule choc, à l’heure où la rhétorique politique est de plus en plus brutale et clivante dans le pays.
Ironie du sort, quelques jours plus tard, Donald Trump a été victime d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvanie. Évacué après des coups de feu, l’ex-président républicain a été légèrement blessé à l’oreille. Le tireur a immédiatement été abattu par les services de sécurité.
Biden sur la défensive
Interrogé lundi sur ses propos tenus avant l’attaque, Joe Biden a dû faire son mea culpa. “C’était une erreur d’utiliser ce mot”, a-t-il reconnu dans une interview à NBC. Le président démocrate assure qu’il voulait en réalité dire qu’il fallait se “concentrer” sur Trump, “sur ce qu’il fait, sur ses mesures, le nombre de mensonges qu’il a dits durant le débat”.
Mais le mal est fait. Depuis l’attaque contre son rival, Joe Biden se retrouve dans une position délicate, accusé par certains d’avoir jeté de l’huile sur le feu avec sa petite phrase. Tout en appelant à l’apaisement, il tente de se justifier :
Comment parlez-vous de la menace sur notre démocratie, qui est réelle quand un président dit des choses comme il dit? Vous ne dites juste rien juste parce que cela pourrait inciter quelqu’un?
Joe Biden
Une campagne sous haute tension
Cet épisode illustre le climat politique particulièrement tendu à l’approche de la présidentielle de 2024. Même s’il n’est pas encore officiellement candidat, Donald Trump est déjà en campagne, multipliant les meetings et les attaques contre l’administration Biden.
De son côté, le président sortant doit aussi gérer les critiques au sein de son propre camp sur son âge et sa capacité à se représenter. Tout en essayant de défendre son bilan et de remobiliser sa base électorale. Un exercice d’équilibriste de plus en plus périlleux.
La tentative d’assassinat contre Trump a en tout cas provoqué un électrochoc, poussant la classe politique à condamner unanimement la violence. De Barack Obama à George W. Bush en passant par de nombreux ténors démocrates et républicains, tous appellent à “faire baisser la température”. Reste à savoir si cet appel sera entendu, dans un pays de plus en plus polarisé.