Dans un contexte de relations sino-américaines tendues, le président Joe Biden vient de prendre une décision forte : prolonger pour deux ans un dispositif permettant aux Hongkongais ayant fui la répression de Pékin de rester aux États-Unis après l’expiration de leur visa. Une mesure qui risque d’attiser les tensions alors que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump laisse présager une ligne dure face à la Chine.
Un soutien américain aux libertés hongkongaises
En prolongeant ce programme initié en 2022, Joe Biden affirme clairement le soutien américain aux droits et libertés des Hongkongais, mis à mal selon lui par la République populaire de Chine. Dans un mémorandum, il souligne que cette décision « sert les intérêts des États-Unis dans la région » face à « l’érosion » des libertés à Hong Kong.
Depuis l’entrée en vigueur en 2020 de la controversée loi sur la sécurité nationale dans l’ex-colonie britannique, la répression s’est en effet intensifiée. Selon des sources proches du dossier, au moins 200 militants pro-démocratie ont été arrêtés, notamment pour subversion. L’année dernière, 45 d’entre eux ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.
Une répression qui s’étend au-delà des frontières
Mais la répression ne se limite plus au territoire hongkongais. Mercredi, le département d’État américain révélait que les autorités de Hong Kong ont émis des mandats d’arrêt et des primes contre six militants pro-démocratie vivant à l’étranger. Les passeports de sept autres militants, dont certains basés aux États-Unis, ont aussi été révoqués.
Ces actes de répression transnationale constituent une menace pour la souveraineté et la sécurité nationale des États-Unis.
Matthew Miller, porte-parole du département d’État
L’autonomie hongkongaise en question
Pour Joe Biden, il s’agit d’un « assaut contre l’autonomie de Hong Kong » de la part de Pékin, qui porte un coup aux institutions démocratiques de ce territoire pourtant censé jouir d’un statut spécial. Le président démocrate, dans ses derniers jours à la Maison Blanche, envoie un signal fort à son successeur républicain Donald Trump.
Quelle posture pour l’administration Trump ?
Ce dernier a en effet promis une ligne ferme face à une Chine jugée « dangereuse », avec notamment l’ambition affichée de dissuader Pékin de toute velléité d’invasion de Taïwan. Dans ce contexte, le sort de Hong Kong apparaît comme un test de la détermination américaine à défendre la démocratie et les droits de l’Homme dans la région.
Reste à savoir si l’administration Trump maintiendra ce programme de protection des Hongkongais, et plus largement, quel équilibre elle trouvera entre fermeté et dialogue avec la seconde puissance mondiale. Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir des relations sino-américaines, avec des répercussions majeures à prévoir bien au-delà de Hong Kong.