Le Liban a une nouvelle fois été secoué par la violence ce dimanche, alors que des explosions d’une rare intensité ont retenti au cœur de Beyrouth, la capitale. Un raid israélien a frappé en plein après-midi le quartier commerçant de Mar Elias, déclenchant un incendie impressionnant et semant la panique parmi la population.
Un lourd bilan humain et des dégâts considérables
Selon des sources proches des secours, ce bombardement a coûté la vie à au moins une personne et fait neuf blessés. Des ambulances se sont précipitées sur les lieux pour prendre en charge les victimes, tandis qu’une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus des immeubles.
Les dégâts matériels sont également très importants dans cette zone commerciale habituellement très fréquentée. Des vitrines ont volé en éclats sous le souffle des explosions et des débris jonchaient les rues adjacentes.
C’était comme un tremblement de terre. Tout a tremblé et les vitres ont explosé partout autour de nous. On a cru que l’immeuble allait s’effondrer.
Un témoin de la scène
Une escalade des tensions qui inquiète
Il s’agit de la deuxième frappe israélienne sur Beyrouth en l’espace d’une journée, après un premier raid tôt le matin qui avait déjà suscité une vive émotion. Cette nouvelle attaque accentue encore davantage les tensions entre Israël et le Liban.
Si aucun groupe n’a pour l’instant revendiqué avoir été ciblé, un haut responsable du Hezbollah, le puissant mouvement chiite libanais, a fermement condamné ce qu’il qualifie “d’agression sioniste” et promis une riposte “en temps voulu”.
Le Liban, un pays à bout de souffle
Ce énième épisode de violence intervient alors que le Liban traverse une crise profonde à tous les niveaux. Politiquement paralysé depuis des mois, le pays du Cèdre subit de plein fouet les conséquences économiques des différents conflits qui l’ont secoué.
- Des pénuries de produits de première nécessité sont fréquentes
- La monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur
- Plus de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté
Dans ce contexte délétère, ce nouveau raid est un coup dur porté aux efforts de stabilisation et de reconstruction du pays. L’intensification des combats dans le sud du pays et à la frontière avec Israël entrave également la relance de secteurs clés comme le tourisme.
Un appel au calme de la communauté internationale
Face à cette dangereuse escalade, plusieurs pays et organisations internationales ont appelé les différentes parties à la plus grande retenue. Dans un communiqué, l’ONU a condamné fermement ces frappes et exhorté au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Liban.
Des sources diplomatiques ont également fait état de nombreux contacts en coulisses visant à empêcher un embrasement généralisé de la région, déjà mise à mal par de multiples conflits. La France, historiquement proche du Liban, a fait part de sa “profonde préoccupation” et proposé sa médiation.
Mais sur le terrain, la tension reste palpable. L’armée libanaise a été déployée en nombre dans le sud du pays et à Beyrouth, tandis que la population craint un nouvel engrenage de la violence. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si la raison l’emportera ou si le Liban sera une nouvelle fois aspiré dans le chaos.