Dans un entretien exclusif accordé au Figaro, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est exprimé sans détour sur le conflit israélo-palestinien. Selon lui, Israël fait face à une véritable “guerre de civilisation” et doit à tout prix maintenir le contrôle sécuritaire “du Jourdain à la mer”.
Un cessez-le-feu en demi-teinte à Gaza
Interrogé sur le récent cessez-le-feu à Gaza, négocié sous l’égide des États-Unis, Benyamin Netanyahou reste circonspect. S’il a accepté une trêve provisoire pour libérer des otages, le Premier ministre refuse catégoriquement un cessez-le-feu permanent qui laisserait “les terroristes du Hamas maîtres de Gaza”. Pour lui, aucun “gouvernement responsable” ne peut accepter un tel accord.
Le spectre des attaques terroristes
Benyamin Netanyahou n’a pas manqué de rappeler les atrocités commises par le Hamas, comme le massacre du 7 octobre 2023 où des bébés ont été brûlés vifs et des femmes violées. Pour lui, accepter un cessez-le-feu permanent avec le Hamas reviendrait à exposer la population israélienne à de nouvelles attaques terroristes.
Aucun gouvernement responsable ne l’accepterait. Tout le monde reconnaît aujourd’hui que c’est Sinwar (le chef militaire, NDLR) et les dirigeants du Hamas qui font obstacle à un accord.
– Benyamin Netanyahou
Une guerre de civilisation
Au-delà du conflit avec le Hamas, Benyamin Netanyahou voit dans l’opposition entre Israël et les Palestiniens une guerre de civilisation. Selon lui, “il n’existe pas d’État palestinien” et Israël doit à tout prix garder le contrôle de la sécurité sur l’ensemble du territoire, “du Jourdain à la mer”.
Le Premier ministre israélien semble donc exclure toute perspective d’un État palestinien indépendant, même à long terme. Une position qui risque de compliquer encore davantage les efforts diplomatiques pour relancer le processus de paix israélo-palestinien.
Une paix impossible ?
Avec de telles positions, on peut s’interroger sur la possibilité même d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. Si pour Benyamin Netanyahou le conflit relève d’une guerre de civilisation, comment envisager une solution diplomatique ?
Cet entretien au Figaro illustre en tout cas la ligne dure adoptée par le gouvernement israélien actuel. Une politique qui privilégie la sécurité et l’intransigeance face aux groupes palestiniens, quitte à hypothéquer les chances d’une paix négociée.
Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits à long terme ou si elle ne fera qu’attiser un peu plus les tensions. Une chose est sûre : avec Benyamin Netanyahou aux commandes, Israël n’est pas près de changer de cap dans sa gestion du conflit avec les Palestiniens.
