Un séisme vient de frapper le septième art français. Le réalisateur Benoît Jacquot, figure emblématique du cinéma d’auteur, a été mis en examen mercredi pour viols sur les actrices Julia Roy et Isild Le Besco. Placé sous contrôle judiciaire, il clame son innocence face à ces accusations qui font l’effet d’une bombe.
L’affaire éclate au grand jour
C’est la comédienne Judith Godrèche qui a lancé le pavé dans la mare en février dernier, en portant plainte contre Benoît Jacquot pour viols et contre Jacques Doillon pour agression sexuelle. Une enquête préliminaire a alors été ouverte, menant aux gardes à vue des deux cinéastes lundi. Si Jacques Doillon a été relâché pour raisons médicales, Benoît Jacquot a lui été déféré puis mis en examen.
Les faits reprochés auraient été commis entre 2013 et 2018 pour Julia Roy, et entre 1998 et 2000 puis en 2007 pour Isild Le Besco, lorsqu’elle était mineure.
– précise le parquet
Les deux actrices seront prochainement contactées, alors que l’instruction suit son cours pour faire la lumière sur ces graves accusations qui secouent le landerneau du cinéma.
Benoît Jacquot nie en bloc
Par la voix de ses avocats, le cinéaste de 78 ans rejette catégoriquement les allégations dont il fait l’objet. Une ligne de défense qui ne convainc pas forcément, au vu des lourdes charges pesant sur le réalisateur d'”Adieux à la reine” ou “Trois cœurs”. Sa mise en examen et son placement sous contrôle judiciaire viennent ébranler sa réputation et jeter le trouble sur sa brillante carrière.
Le cinéma français face à ses démons
Cette nouvelle affaire illustre une fois de plus les zones d’ombre du septième art tricolore. Après la vague #MeToo et les scandales ayant éclaboussé de grands noms comme Luc Besson ou Gérard Depardieu, le milieu peine encore à faire sa mue. La libération de la parole des victimes se heurte toujours au poids des réseaux et à la loi du silence qui semble régner.
Il est temps que le cinéma fasse son introspection et mette fin à l’omerta. On ne peut plus fermer les yeux sur ces comportements inacceptables.
– s’insurge une actrice sous couvert d’anonymat
Car au-delà de l’onde de choc provoquée par l’affaire Benoît Jacquot, c’est tout un système qui vacille sur ses bases. Combien d’autres victimes n’osent pas encore parler ? Quelles répercussions sur les tournages et la création ? Le septième art saura-t-il tirer les leçons de ce énième séisme pour engager sa nécessaire réforme ?
Rebondissements à prévoir
Une chose est sûre : le dossier Benoît Jacquot est loin d’être refermé. Entre expertises psychologiques des plaignantes, auditions de témoins et d’éventuelles nouvelles accusations, l’enquête promet de livrer son lot de révélations. De quoi plonger un peu plus l’industrie du cinéma dans la tourmente, alors que les langues commencent à se délier.
Benoît Jacquot aura beau clamer son innocence, difficile d’imaginer qu’il puisse s’en sortir indemne. Sa carrière et sa réputation semblent d’ores et déjà entachées par ce scandale retentissant. Reste à savoir si la vérité finira par éclater au grand jour, pour que justice soit enfin rendue aux victimes présumées. Le cinéma français joue là une partition décisive pour son avenir et sa crédibilité.
