Le Bénin est une nouvelle fois frappé par la violence djihadiste. Lundi dernier, trois soldats béninois ont perdu la vie et quatre autres ont été blessés lors d’une attaque menée par des individus non identifiés dans la ville frontalière de Malanville, au nord-est du pays. Les militaires visés étaient affectés à la surveillance d’un oléoduc stratégique reliant le Niger à la côte béninoise. Cet événement tragique met en lumière la vulnérabilité croissante de cette région face à la menace des groupes extrémistes.
Une région sous pression
Situé dans une zone sensible, à la frontière avec le Niger et non loin du Burkina Faso, le nord du Bénin subit depuis plusieurs années une recrudescence des attaques attribuées à des combattants djihadistes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda. La région frontalière avec le Burkina Faso reste l’épicentre de ces incursions meurtrières, mettant à rude épreuve les forces de sécurité béninoises.
Selon des sources proches des autorités, qui préfèrent garder l’anonymat, le Bénin a subi une vingtaine d’attaques transfrontalières depuis 2021. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a dû réagir en renforçant considérablement son dispositif sécuritaire dans les zones à risque.
L’opération Mirador pour sécuriser les frontières
En janvier 2022, le Bénin a lancé l’opération « Mirador », déployant près de 3 000 soldats le long de ses frontières pour tenter d’endiguer les incursions djihadistes. Cette initiative a été complétée par le recrutement de 5 000 militaires supplémentaires, témoignant de la volonté du gouvernement de renforcer durablement la sécurité dans le nord du pays.
Cependant, malgré ces efforts considérables, l’attaque meurtrière de lundi dernier rappelle que la menace est loin d’être écartée. Les groupes djihadistes, profitant de la porosité des frontières et des vastes étendues difficiles à contrôler, parviennent encore à frapper avec une régularité alarmante.
Un soutien international crucial
Conscient que le Bénin ne peut faire face seul à ce défi sécuritaire, le gouvernement a sollicité l’aide de la communauté internationale. Les États-Unis ont répondu présents en novembre dernier, en faisant don de matériel militaire d’une valeur de 6,6 millions de dollars. Ce soutien comprend notamment 12 véhicules blindés de transport de troupes, 280 plaques balistiques et 35 radios tactiques.
Cet appui américain constitue « un soutien précieux aux Forces armées dans leurs missions de défense », a déclaré le ministre béninois de la Défense, Fortunet Alain Nouatin.
De son côté, l’Union européenne a également annoncé en avril le déblocage de 47 millions d’euros pour aider le Bénin dans sa lutte contre le terrorisme, notamment via l’achat d’équipements.
Une menace régionale
Le Bénin n’est pas le seul pays de la région à subir la pression des groupes djihadistes. Ses voisins, le Ghana et le Togo, sont eux aussi confrontés à une insécurité grandissante le long de leurs frontières. Cette situation souligne la nécessité d’une réponse coordonnée au niveau régional pour espérer contenir durablement la menace.
L’attaque de lundi est un nouveau coup dur pour le Bénin et un rappel cruel que la lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine. Malgré les efforts consentis et les soutiens internationaux, le chemin vers une sécurité retrouvée s’annonce encore long et semé d’embûches pour ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. La vigilance et la détermination restent plus que jamais de mise face à un ennemi insaisissable et déterminé.