Depuis la fin des combats en 2020, la Libye cherche à se reconstruire et à restaurer son unité. Belkasem Haftar, le fils de l’homme fort de l’est libyen Khalifa Haftar, s’est vu confier une mission cruciale : piloter le tout nouveau « Fonds de développement et de reconstruction de la Libye ». Une tâche colossale au vu de l’ampleur des destructions dans le pays.
Un budget colossal pour rebâtir le pays
Interrogé par Le Figaro sur le montant total nécessaire pour la reconstruction, Belkasem Haftar reconnaît que les dégâts sont tels qu’il est encore difficile de chiffrer précisément le budget global. Toutefois, il souligne qu’un budget conséquent était alloué chaque année au développement, sans résultats concrets, l’argent étant souvent gaspillé pendant que les infrastructures se détérioraient.
Hôpitaux, écoles, routes : tout est à reconstruire
La liste des chantiers prioritaires est longue : hôpitaux, écoles, routes, réseaux d’eau et d’électricité… Autant d’infrastructures essentielles qui ont été endommagées voire détruites par une décennie de chaos. Un constat que Belkasem Haftar veut transformer en opportunité de rassembler les Libyens autour d’un projet commun.
Le développement rapprochera tous les Libyens.
Belkasem Haftar
Vers un rapprochement entre l’est et l’ouest ?
Si la Libye reste politiquement divisée, Belkasem Haftar se veut optimiste. Pour lui, la reconstruction peut être un formidable levier de réconciliation entre les différentes régions et communautés, à commencer par l’est et l’ouest du pays. Un pari audacieux alors que les deux camps s’opposaient encore militairement il y a peu.
Le fils du maréchal Haftar mise sur le développement économique comme outil de rapprochement et de stabilisation. Un vaste programme de reconstruction pourrait en effet créer des emplois, stimuler l’activité et in fine profiter à tous les Libyens, quelle que soit leur appartenance.
La jeunesse libyenne en quête d’avenir
Plus de 60% de la population libyenne a moins de 30 ans. Une jeunesse qui aspire à tourner la page des conflits et à se projeter dans l’avenir. Pour Belkasem Haftar, offrir des perspectives à cette génération est crucial, et cela passe par des projets structurants bénéficiant à l’ensemble du pays.
Le « Fonds de développement et de reconstruction » qu’il pilote aura donc la lourde tâche de concrétiser sur le terrain cette promesse d’un avenir meilleur. Reste à transformer l’essai en impliquant toutes les parties prenantes et en s’assurant que les projets profitent équitablement aux différentes régions.
Un élan à ne pas gâcher
Après des années de chaos, la Libye a aujourd’hui une opportunité historique de se reconstruire et de se réconcilier. Un élan fragile qu’il convient de ne pas gâcher, comme le souligne Belkasem Haftar. D’où l’importance d’une stratégie inclusive, transparente et réellement au service des populations.
Le chemin sera long et semé d’embûches, mais la reconstruction pourrait bien être le ciment d’une Libye enfin réunifiée et pacifiée. Un défi que le fils Haftar semble déterminé à relever, conscient que l’avenir de son pays en dépend.