Bruxelles vient d’être le théâtre d’une arrestation aussi surprenante qu’inquiétante. Un adolescent de seulement 14 ans a été interpellé par les autorités belges, soupçonné ni plus ni moins que de fomenter un projet d’attentat terroriste visant une mosquée de la capitale. Une nouvelle qui fait froid dans le dos et qui soulève de nombreuses questions sur la radicalisation express des jeunes sur Internet.
Une arrestation choc dans la capitale belge
C’est ce jeudi que le parquet de Bruxelles a annoncé la nouvelle glaçante. Alerté la veille par des informations dites « confidentielles et déclassifiées », il a immédiatement ordonné une perquisition au domicile du suspect, un jeune garçon à peine sorti de l’enfance. Sur place, les enquêteurs ont fait une découverte alarmante : des armes et du matériel informatique. De quoi étayer la thèse d’un projet d’attaque en bonne et due forme.
Selon des sources proches de l’affaire, l’adolescent serait un sympathisant de l’extrême droite. Sa cible présumée : une mosquée bruxelloise qu’il comptait viser lors de la grande prière du vendredi, jour d’affluence dans les lieux de culte musulmans. Un projet mûrement réfléchi donc, qui témoigne d’une volonté de faire un maximum de victimes parmi les fidèles.
La menace terroriste plus jeune que jamais
Au-delà du choc de cette affaire, c’est le très jeune âge du suspect qui interpelle. A 14 ans, on est encore un enfant, à peine un adolescent. Pourtant, le parquet évoque sans détour un individu « radicalisé », prêt à passer à l’acte. Un constat alarmant que partage la Sûreté de l’État belge. Dans son dernier rapport, l’agence de renseignement révèle qu’un tiers des personnes impliquées dans des dossiers de terrorisme ont moins de 18 ans. Un chiffre qui donne le tournis.
Entre 2019 et 2021, presque un tiers des personnes qui ont fomenté des projets d’attentats étaient âgées de moins de 18 ans. Le processus de radicalisation en ligne de ces jeunes est fulgurant.
Rapport de la Sûreté de l’État belge
Internet, l’autoroute de la radicalisation express
Cette tendance n’est pas sans lien avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux. Comme l’a souligné avec justesse le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, les jeunes d’aujourd’hui peuvent subir un véritable « lavage de cerveau » en ligne, avec un processus de radicalisation beaucoup plus rapide qu’auparavant. Happés par des contenus extrémistes qui les ciblent spécifiquement, ils basculent à une vitesse alarmante dans des projets mortifères.
Face à cette menace diffuse et protéiforme, les autorités semblent quelque peu démunies. La surveillance des réseaux est un travail de fourmi, et il est difficile d’anticiper le passage à l’acte d’individus isolés, qui passent sous les radars. Une situation d’autant plus préoccupante que parmi les 600 personnes actuellement fichées comme « extrémistes » nécessitant un suivi par les services belges, une part significative est mineure.
La difficile prise en charge des jeunes radicalisés
Reste la délicate question de la prise en charge de ces jeunes une fois qu’ils sont repérés. Dans le cas présent, le parquet a requis le placement de l’adolescent dans un centre fermé pour mineurs. Une mesure forte, qui vise à le couper de son environnement néfaste et à entamer un travail de déradicalisation. Mais les places sont comptées dans ces structures, et le suivi au long cours est un vrai défi.
Au fond, cette affaire est symptomatique d’un mal plus profond qui gangrène nos sociétés : le terreau de la haine et de la violence qui prospère sur Internet, et qui n’épargne pas les plus jeunes. Un constat amer qui appelle une réponse collective, déterminée et sans faille. Car c’est bien l’avenir de notre jeunesse, et de notre vivre-ensemble, qui se joue derrière chaque nouveau projet d’attentat déjoué.