C’est un immense soulagement pour tous ceux qui suivaient avec angoisse l’affaire du petit Santiago depuis le début de la semaine. Ce bébé, né 8 semaines avant terme et nécessitant des soins médicaux, avait été enlevé lundi soir par ses propres parents de la maternité Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois, suscitant l’inquiétude du corps médical et déclenchant une vaste enquête.
Heureusement, l’histoire connaît une fin heureuse puisque le nourrisson a été retrouvé ce vendredi en bonne santé dans un hôtel du centre d’Amsterdam, aux Pays-Bas, où ses parents s’étaient réfugiés. Bien qu’encore fragile de par sa prématurité, le petit Santiago a pu s’alimenter au biberon pendant ces quelques jours d’angoisse, ce qui a rassuré les enquêteurs sur son état de santé.
Une enquête internationale rondement menée
Dès l’alerte donnée par l’hôpital Robert Ballanger, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour enlèvement sur mineur de moins de 15 ans et recherchait activement les parents, un couple âgé de 23 et 25 ans. Bien que titulaires de l’autorité parentale, ceux-ci étaient soupçonnés d’en avoir fait un usage abusif et manifestement contraire à l’intérêt de l’enfant en le privant de surveillance et de soins médicaux.
Grâce à la mobilisation des autorités judiciaires et policières françaises, belges et néerlandaises, l’étau s’est rapidement resserré autour du jeune couple en cavale. Un mandat d’arrêt européen a été émis à leur encontre et des investigations poussées, notamment un mandat de perquisition international, ont permis de localiser la petite famille dans un hôtel d’Amsterdam où elle avait trouvé refuge.
Des parents interpellés, un bébé hospitalisé
Guidés par les renseignements obtenus lors de l’enquête coordonnée depuis Bobigny et Mons en Belgique, les policiers néerlandais sont intervenus ce vendredi pour interpeller le couple et prendre en charge le nourrisson. Les parents ont été placés en garde à vue, dans l’attente de leur transfèrement vers la France où ils seront présentés à un juge d’instruction.
De son côté, le petit Santiago a été immédiatement conduit à l’hôpital pour y recevoir les examens et soins nécessaires à son jeune âge et à sa condition de grand prématuré. Son pronostic vital ne semble pas engagé mais les médecins resteront vigilants quant à d’éventuelles séquelles de cette parenthèse de quelques jours hors du cocon hospitalier.
Une affaire hors norme qui interroge
Si le dénouement est heureux, l’affaire du bébé de la maternité d’Aulnay-sous-Bois n’en reste pas moins troublante. Comment un couple a-t-il pu exfiltrer un nourrisson d’un service de néonatalogie sans être repéré? Quelles étaient les motivations réelles des jeunes parents? La fragilité psychologique de la mère, évoquée par certains proches, peut-elle expliquer ce passage à l’acte? Que risque le couple sur le plan judiciaire?
Autant de questions auxquelles l’enquête, qui se poursuit malgré le sauvetage de Santiago, devra tenter de répondre. Cette affaire hors norme interroge en tout cas sur les failles potentielles dans la sécurisation de certains services hospitaliers, tout comme sur le suivi psychologique des parents, particulièrement vulnérables dans les cas de naissances très prématurées.
Un soulagement partagé, une vigilance ravivée
En attendant, c’est le soulagement qui prime, tant pour la famille que pour les policiers et soignants mobilisés depuis lundi. Cette affaire, rare par son scénario, aura tenu en haleine pendant plusieurs jours et ravivé les pires craintes après d’autres enlèvements de nourrissons aux issues plus tragiques.
Gageons que ce dénouement heureux, fruit d’une mobilisation exemplaire des autorités, confortera chacun dans sa mission : protéger les plus vulnérables, à commencer par les enfants, et ne jamais baisser la garde face à un acte aussi irrationnel que l’enlèvement d’un bébé par ses propres parents. La vigilance de tous et la collaboration internationale auront cette fois évité le pire. Une leçon à ne pas oublier.
