Les législatives de 2024 ont redistribué les cartes à l’Assemblée nationale. Au lendemain des résultats, une question brûle toutes les lèvres : quelles coalitions vont se former pour gouverner le pays ? Dans l’hémicycle, les tractations vont bon train entre les différents groupes politiques. Chacun cherche à tirer son épingle du jeu dans ce moment charnière pour l’avenir de la France.
La gauche unie revendique Matignon
Arrivé en tête à l’issue du scrutin, le Nouveau Front Populaire (NFP) pèse de tout son poids dans les négociations. Fort de sa nouvelle légitimité, il revendique clairement la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs. Son leader Jean-Luc Mélenchon multiplie les prises de parole pour mettre la pression sur l’Élysée.
Je suis prêt à assumer cette fonction.
Olivier Faure, Premier secrétaire du PS
Mais au sein même de la coalition de gauche, la bataille fait rage entre la France Insoumise et le Parti Socialiste pour décrocher le Graal. Chacun avance ses pions, à l’image d’Olivier Faure qui s’est dit « prêt à assumer » Matignon. Les prochains jours s’annoncent décisifs.
La droite en embuscade
De leur côté, Les Républicains jouent une partition plus subtile. Malgré des résultats en demi-teinte, ils apparaissent comme un partenaire clé pour le camp présidentiel, qui n’a pas obtenu de majorité absolue. Des tractations de coulisse sont en cours, menées notamment par Édouard Philippe qui plaide pour un « accord technique ».
Certaines figures de la droite comme Xavier Bertrand ou Olivier Marleix ne cachent pas leurs ambitions gouvernementales. Tout en maintenant la pression, LR compte monnayer chèrement son soutien. Emmanuel Macron saura-t-il leur donner des gages suffisants ?
Macron pris en tenailles
Près de 48 heures après l’annonce des résultats, le Président n’a toujours pas pris la parole. Un silence assourdissant qui en dit long sur l’ampleur de son dilemme. Pris en étau entre une gauche offensive et une droite qui veut lui forcer la main, Emmanuel Macron voit sa marge de manœuvre se réduire comme peau de chagrin.
Tout l’enjeu pour le chef de l’État est de trouver le point d’équilibre qui lui permettra de continuer à réformer, sans trop renier son programme de 2022. Un véritable casse-tête politique qui pourrait nécessiter de lâcher du lest, que ce soit sur les retraites ou le pouvoir d’achat. Les prochains jours nous diront s’il parvient à ce grand écart.
Le RN, grand perdant en quête de rebond
Après une défaite surprise, le Rassemblement National peine à exister dans ce jeu d’alliances. Marine Le Pen a beau crier à la trahison d’un « front républicain » qui se serait ligué contre elle, force est de constater son isolement dans l’hémicycle.
Avec 143 députés, le parti d’extrême-droite reste certes un acteur de poids. Mais il apparaît en marge des grandes manœuvres en cours, et devra sans doute se résoudre à faire de la figuration dans l’opposition. Pas sûr que cela suffise à Marine Le Pen pour rebondir en vue de 2027.
Et maintenant ?
Une fois les négociations abouties entre les différentes forces politiques, un nouveau Premier ministre devrait être nommé rapidement. Il aura la lourde tâche de constituer un gouvernement d’union, capable de rassembler au-delà des clivages. Tout un programme.
- Quelle coalition l’emportera finalement ?
- Quel rôle pour les différentes oppositions ?
- Jusqu’où iront les compromis ?
Autant de questions qui animeront les prochains jours et conditionneront le visage de la nouvelle Assemblée. Une chose est sûre : en ce début juillet 2024, c’est un parfum de 3ème cohabitation qui flotte dans l’air. Les Français en ressortiront-ils perdants ou gagnants ? L’avenir nous le dira.
