Le football français est une nouvelle fois confronté à des actes de violence inacceptables dans ses stades. Ce samedi soir, la rencontre de Ligue 2 entre Bastia et Lorient a dû être interrompue à la 37e minute après que des projectiles ont été lancés en direction d’un des arbitres assistants.
Des briquets et de la nourriture sur l’arbitre
Selon des sources proches du dossier, des briquets, de la nourriture et des boissons auraient été jetés depuis les tribunes en direction de l’arbitre Stéphane Panon, le contraignant à se réfugier sur le bord du terrain. Un incident survenu juste après l’exclusion d’un joueur bastiais pour un tacle dangereux.
La commission de sécurité du match a décidé de renvoyer les joueurs aux vestiaires et d’interrompre provisoirement la rencontre. L’arbitre principal Willy Delajod a annoncé qu’un dispositif de sécurité renforcé serait mis en place pour assurer la sécurité des officiels lors de la reprise du match.
Le foot gangrené par les violences
Cet incident déplorable n’est malheureusement pas isolé. Depuis plusieurs mois, les matchs de football professionnels sont émaillés de débordements en tous genres :
- Envahissements de terrain
- Bagarres entre supporters
- Agressions envers les joueurs et arbitres
- Jets de fumigènes et projectiles
Ces agissements inqualifiables ternissent l’image de ce sport et en éloignent les spectateurs. Les instances du football, les clubs et les pouvoirs publics semblent impuissants à endiguer ce phénomène inquiétant. Des sanctions plus sévères et une lutte renforcée contre le hooliganisme paraissent indispensables.
Des mesures attendues
Le corps arbitral, en première ligne face à ces actes intolérables, attend des mesures concrètes pour assurer sa sécurité et son intégrité :
- Renforcement des fouilles et contrôles à l’entrée des stades
- Augmentation du nombre de stadiers et d’agents de sécurité
- Sanctions immédiates en cas de jet de projectile (arrêt du match, huis clos)
- Interdictions de stade plus nombreuses et plus longues
- Sanctions renforcées contre les clubs (amendes, retraits de points)
Certains observateurs préconisent aussi l’utilisation de filets de protection devant les bancs de touches et les tribunes à risque, comme cela se fait déjà dans d’autres sports collectifs. Une piste à étudier malgré ses imperfections (gêne pour la visibilité des spectateurs).
L’appel à la responsabilité des clubs et supporters
Si les mesures répressives semblent incontournables, elles ne seront pas suffisantes sans une réelle prise de conscience des clubs et des supporters. Les présidents de club doivent adopter une communication plus ferme condamnant sans ambiguïté tous les actes de violence et d’incivilité.
Les groupes de supporters doivent aussi s’auto-discipliner et mieux collaborer avec les dirigeants et les forces de l’ordre pour assainir les tribunes. Les “vrais” amoureux du foot doivent se désolidariser des éléments les plus radicaux qui instrumentalisent leur passion.
Les joueurs et entraîneurs ont aussi leur rôle à jouer, en adoptant des comportements exemplaires sur le terrain et en dehors. Leurs prises de position ont un écho important auprès des fans.
Redonner ses lettres de noblesse au football
L’urgence est là. Il en va de la survie du football professionnel dans notre pays. Les familles et les entreprises vont déserter les stades si ce climat délétère perdure. Les diffuseurs TV, premières sources de revenus des clubs, pourraient aussi se montrer moins généreux lorsqu’il s’agira de renégocier les droits TV.
Le football est un formidable vecteur de passions, de lien social et de valeurs positives. Mais il est en train de dilapider ce capital sympathie par laxisme et cupidité. Il est encore temps de réagir en prenant des décisions courageuses pour éradiquer la violence et redonner au foot ses lettres de noblesse. L’avenir de ce sport roi en dépend.