Depuis quelques jours, une rumeur enfle dans les couloirs de l’Assemblée nationale et du gouvernement : le Premier ministre Michel Barnier envisagerait sérieusement d’augmenter les impôts. Cette perspective, qui marquerait un tournant majeur dans la politique fiscale du gouvernement, suscite déjà de vives réactions au sein de la classe politique.
Un changement de cap fiscal en vue ?
Selon plusieurs sources proches du gouvernement, Michel Barnier aurait évoqué à plusieurs reprises la possibilité d’une hausse d’impôts lors de réunions internes. Le Premier ministre pointerait du doigt l’état préoccupant des finances publiques pour justifier cette éventuelle mesure.
Cette perspective inquiète particulièrement certains députés de la majorité présidentielle. Lors d’une réunion houleuse du groupe parlementaire, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin aurait mis en garde contre une remise en cause de « la politique d’attractivité du pays et de baisse d’impôts » menée jusqu’ici.
Les Français ont envie et besoin de justice fiscale.
Michel Barnier, Premier ministre
Vers une surtaxe pour les entreprises ?
Parmi les pistes évoquées, une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés serait à l’étude, ciblant particulièrement les grandes entreprises. Une mesure choc qui pourrait même être appliquée rétroactivement sur une partie de l’année 2024 selon certaines sources, une perspective qui fait bondir le patronat.
L’entourage du Premier ministre se veut rassurant, indiquant que « la seule chose dite par Michel Barnier est qu’il ne s’interdirait pas d’aller dans le sens d’une plus grande justice fiscale ». Une manière de temporiser face à la polémique naissante.
Les députés de la majorité divisés
Au sein même de la majorité présidentielle, les positions divergent sur l’opportunité d’une telle inflexion fiscale. Si certains y voient une nécessité pour redresser les comptes publics, d’autres s’inquiètent du signal envoyé à l’opinion publique et aux entreprises.
- Certains députés macronistes réclament un cap clair de la part du Premier ministre
- D’autres s’insurgent contre toute perspective de hausse d’impôts
- La plupart attendent des précisions sur les intentions réelles du gouvernement
Face à ces remous, Matignon devrait rapidement clarifier sa position. Selon nos informations, un document listant les priorités fiscales du gouvernement pourrait être transmis dans la journée aux responsables de la majorité, de quoi alimenter encore les spéculations.
Quelle marge de manœuvre pour le gouvernement ?
Si Michel Barnier décidait effectivement d’assumer un virage fiscal, il devrait composer avec une majorité relative à l’Assemblée nationale. Sans l’appui d’une partie de l’opposition, toute réforme d’ampleur dans ce domaine serait compliquée à faire voter.
Le Premier ministre joue donc une partie serrée, tiraillé entre l’impératif budgétaire et le risque politique. Les prochains jours seront décisifs pour savoir s’il est prêt à franchir le Rubicon d’une hausse d’impôts, au risque de fracturer sa propre majorité.
Une opposition à l’affût
Dans les rangs de l’opposition, on se délecte déjà des dissensions au sein du camp présidentiel. La France Insoumise et le Rassemblement National voient dans cette polémique l’occasion de dénoncer « l’incohérence » et les « mensonges » d’un gouvernement qui avait jusqu’ici érigé la stabilité fiscale en totem.
La seule boussole fiscale de ce gouvernement, c’est le coup de menton permanent.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale
A droite aussi, Les Républicains s’inquiètent d’un éventuel retour à une « politique de hausses d’impôts » qu’ils ont toujours combattue. Le parti de droite en a aussi profité pour rappeler sa ligne de baisse de la dépense publique.
En sortant du bois sur une possible hausse d’impôts, Michel Barnier a ouvert une boîte de Pandore politique dont il n’est pas certain de maîtriser toutes les conséquences. Les prochains jours nous diront si le gouvernement assume ce changement majeur de paradigme fiscal, au risque de déchirer sa majorité et de tendre un peu plus le débat politique.