Les relations diplomatiques entre le Bangladesh et l’Inde traversent une zone de turbulences. Lundi, des militants hindous ont tenté de prendre d’assaut le consulat du Bangladesh dans la ville indienne d’Agartala, située près de la frontière entre les deux pays. Cet incident a poussé Dacca à convoquer mardi l’ambassadeur indien au Bangladesh pour lui faire part de son mécontentement et exiger des explications.
Cette attaque contre la représentation consulaire bangladaise est le dernier épisode en date d’une crise qui couve depuis plusieurs semaines entre les deux voisins d’Asie du Sud. Les relations bilatérales se sont fortement dégradées depuis le renversement début août de la Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, contrainte à l’exil en Inde après un vaste soulèvement étudiant contestant son pouvoir jugé de plus en plus autoritaire.
Une minorité hindoue prise pour cible
Depuis l’éviction de Sheikh Hasina, la minorité hindoue du Bangladesh, qui représente environ 10% de la population de ce pays à très grande majorité musulmane, fait l’objet d’attaques et de représailles. New Delhi est accusé par Dacca de soutenir en sous-main l’ancienne dirigeante aujourd’hui en exil, et d’attiser les tensions communautaires.
L’Inde a multiplié ces dernières semaines les appels à la protection de la communauté hindoue bangladaise, suscitant l’ire des nouvelles autorités de Dacca. Ces dernières soupçonnent New Delhi de vouloir déstabiliser le fragile gouvernement intérimaire mis en place après le départ précipité de Sheikh Hasina.
New Delhi condamne l’attaque mais tend la main
Si l’Inde a fermement condamné la tentative d’intrusion de lundi dans son consulat d’Agartala, arrêtant sept personnes, elle s’est cependant voulue apaisante. Après avoir été convoqué par le ministère des Affaires étrangères bangladais, l’ambassadeur indien à Dacca Pranay Verma a assuré que son pays était prêt à collaborer avec le gouvernement intérimaire.
Il s’agit d’une relation de grande envergure, d’une relation pluridimensionnelle
Nous restons désireux de travailler avec le gouvernement du Bangladesh pour répondre à nos aspirations communes en matière de sécurité et de développement.
– Pranay Verma, ambassadeur indien au Bangladesh
Malgré cette main tendue, l’opinion publique bangladaise reste très largement hostile à l’Inde, perçue comme l’ancien sponsor de l’ère Hasina. Durant les 15 années de pouvoir sans partage de l’ex-Première ministre, New Delhi a été le principal soutien international de son gouvernement de plus en plus autoritaire et répressif.
Manifestations anti-indiennes à Dacca
Lundi soir, des étudiants se sont rassemblés dans la capitale Dacca pour dénoncer l’attaque contre le consulat bangladais en Inde. Certains ont tenté sans succès d’envahir le haut-commissariat indien au Bangladesh. Le principal parti d’opposition du temps de Sheikh Hasina, le BNP, a également organisé un rassemblement de protestation dans les rues de la capitale.
Les nouvelles autorités bangladaises exigent désormais de l’Inde qu’elle extrade Sheikh Hasina, réfugiée sur son territoire. Dacca souhaite la juger pour la violente répression des manifestations qui ont précédé sa chute. Mais New Delhi semble peu encline à livrer son ancienne protégée, au risque de tendre encore un peu plus ses relations déjà difficiles avec le Bangladesh.
Un pays profondément divisé
Au-delà des tensions bilatérales, cette crise met en lumière les profondes divisions qui traversent le Bangladesh. Depuis l’indépendance en 1971, ce pays pauvre et surpeuplé a connu une vie politique tumultueuse, oscillant entre régimes autoritaires et parenthèses démocratiques.
Le soulèvement populaire qui a renversé Sheikh Hasina exprime une volonté de changement démocratique. Mais le chemin s’annonce semé d’embûches. Dans un Bangladesh polarisé et sous tension, le gouvernement intérimaire peine à asseoir sa légitimité et à apaiser les tensions communautaires.
Pour beaucoup d’observateurs, seules des réformes profondes et des élections libres permettront de sortir le pays de l’ornière. Mais la route est encore longue. Et dans ce contexte volatil, les ingérences réelles ou supposées de l’Inde constituent un facteur supplémentaire de déstabilisation, qui risque de compliquer encore un peu plus l’équation bangladaise.
L’Inde a multiplié ces dernières semaines les appels à la protection de la communauté hindoue bangladaise, suscitant l’ire des nouvelles autorités de Dacca. Ces dernières soupçonnent New Delhi de vouloir déstabiliser le fragile gouvernement intérimaire mis en place après le départ précipité de Sheikh Hasina.
New Delhi condamne l’attaque mais tend la main
Si l’Inde a fermement condamné la tentative d’intrusion de lundi dans son consulat d’Agartala, arrêtant sept personnes, elle s’est cependant voulue apaisante. Après avoir été convoqué par le ministère des Affaires étrangères bangladais, l’ambassadeur indien à Dacca Pranay Verma a assuré que son pays était prêt à collaborer avec le gouvernement intérimaire.
Il s’agit d’une relation de grande envergure, d’une relation pluridimensionnelle
Nous restons désireux de travailler avec le gouvernement du Bangladesh pour répondre à nos aspirations communes en matière de sécurité et de développement.
– Pranay Verma, ambassadeur indien au Bangladesh
Malgré cette main tendue, l’opinion publique bangladaise reste très largement hostile à l’Inde, perçue comme l’ancien sponsor de l’ère Hasina. Durant les 15 années de pouvoir sans partage de l’ex-Première ministre, New Delhi a été le principal soutien international de son gouvernement de plus en plus autoritaire et répressif.
Manifestations anti-indiennes à Dacca
Lundi soir, des étudiants se sont rassemblés dans la capitale Dacca pour dénoncer l’attaque contre le consulat bangladais en Inde. Certains ont tenté sans succès d’envahir le haut-commissariat indien au Bangladesh. Le principal parti d’opposition du temps de Sheikh Hasina, le BNP, a également organisé un rassemblement de protestation dans les rues de la capitale.
Les nouvelles autorités bangladaises exigent désormais de l’Inde qu’elle extrade Sheikh Hasina, réfugiée sur son territoire. Dacca souhaite la juger pour la violente répression des manifestations qui ont précédé sa chute. Mais New Delhi semble peu encline à livrer son ancienne protégée, au risque de tendre encore un peu plus ses relations déjà difficiles avec le Bangladesh.
Un pays profondément divisé
Au-delà des tensions bilatérales, cette crise met en lumière les profondes divisions qui traversent le Bangladesh. Depuis l’indépendance en 1971, ce pays pauvre et surpeuplé a connu une vie politique tumultueuse, oscillant entre régimes autoritaires et parenthèses démocratiques.
Le soulèvement populaire qui a renversé Sheikh Hasina exprime une volonté de changement démocratique. Mais le chemin s’annonce semé d’embûches. Dans un Bangladesh polarisé et sous tension, le gouvernement intérimaire peine à asseoir sa légitimité et à apaiser les tensions communautaires.
Pour beaucoup d’observateurs, seules des réformes profondes et des élections libres permettront de sortir le pays de l’ornière. Mais la route est encore longue. Et dans ce contexte volatil, les ingérences réelles ou supposées de l’Inde constituent un facteur supplémentaire de déstabilisation, qui risque de compliquer encore un peu plus l’équation bangladaise.