Alors que les signes de reprise économique se faisaient timides, un nouveau coup de froid vient doucher les espoirs du secteur privé français. L’indice PMI Flash, baromètre clé de la santé des entreprises, s’est de nouveau replié en juin, tombant à 48,2 après 48,9 en mai. Une contraction qui n’augure rien de bon pour les mois à venir…
La demande s’effrite, les carnets de commandes s’amincissent
Principale explication avancée par les experts pour cette dégradation : le recul de la demande, aussi bien en France qu’à l’international. Les consommateurs, échaudés par l’inflation et les incertitudes, se montrent plus frileux dans leurs achats. Résultat, les carnets de commandes des entreprises fondent comme neige au soleil, les laissant avec des capacités de production sous-utilisées.
La conjoncture se dégrade de nouveau, et les perspectives à court terme ne sont guère réjouissantes pour le secteur privé en France.
– Joe Hayes, économiste senior chez S&P Global
L’industrie et les services dans le rouge
Aucun secteur n’est épargné par ce coup de mou. L’industrie manufacturière affiche un PMI de 47,1, en repli pour le deuxième mois d’affilée. La production et les nouvelles commandes reculent, tandis que les stocks s’accumulent, signe de difficultés à écouler la marchandise.
Même son de cloche du côté des services, avec un indice à 48,5 contre 49,2 en mai. La demande faiblit, notamment dans l’hôtellerie-restauration et les transports, secteurs pourtant dynamisés par la reprise post-Covid. Seul point positif, l’emploi continue de progresser, mais à un rythme plus modéré qu’auparavant.
Quelles perspectives pour la suite ?
Alors que l’économie française espérait retrouver des couleurs, ce nouveau coup de froid vient assombrir l’horizon. Avec une demande atone et des coûts qui continuent de grimper, les marges des entreprises sont sous pression. Certaines pourraient être tentées de réduire la voilure en termes d’investissements et d’embauches.
- Le spectre d’une récession plane toujours, malgré une croissance de 0,2% au 1er trimestre
- La consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie française, marque le pas
- L’inflation, bien qu’en légère décrue, reste élevée et pèse sur le pouvoir d’achat
Pour éviter que la situation ne se dégrade davantage, il faudra suivre de près dans les prochains mois :
- L’évolution de la demande, en France et à l’export
- La rentabilité et la trésorerie des entreprises, en particulier des PME
- Le moral et la confiance des ménages, des chefs d’entreprise et des investisseurs
L’économie française joue une nouvelle fois son avenir dans les prochains mois. Le gouvernement sera attendu au tournant pour déployer les bons outils de soutien et de relance, sans obérer davantage les comptes publics. Un défi de taille, alors que pointent déjà les échéances électorales…