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Bagneux : Grève Massive au Collège Joliot-Curie

À Bagneux, les enseignants du collège Joliot-Curie se mobilisent contre une coupe drastique des moyens. Classes surchargées, options supprimées : jusqu’où ira leur combat ?

Imaginez une cour d’école, d’ordinaire animée par les rires des élèves, transformée en un lieu de contestation. À Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, le collège Joliot-Curie a été le théâtre d’une mobilisation sans précédent ce jeudi 15 mai 2025. Près de 80 % des enseignants ont cessé le travail, rejoints par des parents d’élèves, pour dénoncer une réduction drastique des moyens alloués à leur établissement. Ce mouvement, porté par une colère légitime, soulève des questions cruciales : comment garantir une éducation de qualité lorsque les ressources diminuent ? Plongeons dans les raisons de cette grève et ses implications pour l’avenir des élèves.

Une Grève d’Une Ampleur Rare

Le collège Joliot-Curie, qui accueille environ 400 élèves, a vu ses enseignants se mobiliser massivement. Selon les syndicats, 100 % des titulaires et 76 % de l’ensemble du personnel enseignant ont participé à la grève. Ce taux de participation exceptionnel traduit un ras-le-bol général face à une situation jugée intenable. Les manifestants, réunis devant l’établissement, ont exprimé leur inquiétude face à une nouvelle coupe budgétaire prévue pour la rentrée 2025.

« Nous ne pouvons pas continuer à enseigner correctement avec des moyens qui s’amenuisent d’année en année. Les élèves sont les premiers à en pâtir. »

Une enseignante gréviste

Cette mobilisation intervient dans un contexte particulier : le collège vient de s’installer dans des locaux provisoires, qualifiés d’innovants par les autorités locales. Cependant, ces nouvelles infrastructures, aussi modernes soient-elles, ne suffisent pas à compenser la perte de ressources humaines et pédagogiques. Les enseignants exigent des conditions de travail dignes et des moyens adaptés pour assurer un enseignement de qualité.

Une Baisse de Moyens Alarmante

Le cœur du problème réside dans une réduction significative des heures d’enseignement allouées au collège. En trois ans, l’établissement a perdu pas moins de 60 heures de cours, soit l’équivalent de deux coupes de 30 heures chacune, sans aucune diminution du nombre d’élèves. Cette situation a des conséquences directes sur l’organisation pédagogique :

  • Hausse des effectifs par classe : de 24 élèves en moyenne, les classes passeront à 27 élèves, rendant l’enseignement plus difficile.
  • Suppression de demi-groupes : les cours de sciences et de langues vivantes, qui bénéficiaient de groupes réduits, seront impactés.
  • Disparition d’options : l’option français et culture antique sera supprimée, limitant l’offre éducative.
  • Abandon des cours de natation : les élèves de 5e n’ayant pas acquis la compétence savoir nager perdront cet apprentissage essentiel.

Ces restrictions touchent un établissement classé en REP (Réseau d’Éducation Prioritaire), où les besoins pédagogiques sont particulièrement importants. Les enseignants soulignent que la baisse des moyens aggrave les inégalités éducatives, dans un contexte où le collège souffre déjà d’un taux d’évitement scolaire élevé.

Un Collège en Quête d’Attractivité

À Bagneux, le collège Joliot-Curie se distingue par son offre éducative limitée par rapport aux autres établissements de la ville. Alors que certains collèges proposent des options variées, comme des classes bilangues ou des sections sportives, Joliot-Curie peine à diversifier son offre. La suppression d’options comme français et culture antique ne fait qu’accentuer ce désavantage.

Les enseignants et parents mobilisés souhaitent non seulement préserver les moyens existants, mais aussi enrichir l’offre éducative. Leur objectif ? Rendre le collège plus attractif pour les familles et réduire l’évitement scolaire, un phénomène où les parents choisissent d’inscrire leurs enfants dans d’autres établissements, souvent privés ou situés dans des communes voisines.

« Nous sommes le seul collège de Bagneux avec aussi peu d’options. On veut offrir plus à nos élèves, pas moins ! »

Une représentante syndicale

Pour atteindre cet objectif, le collectif a lancé une pétition qui a déjà recueilli 400 signatures. Cette initiative vise à alerter les autorités académiques et à obtenir une révision des dotations horaires avant la rentrée prochaine. Une audience auprès de la direction académique est également demandée pour faire entendre leurs revendications.

Des Locaux Modernes, Mais Insuffisants

Le déménagement récent du collège dans des locaux provisoires a suscité de l’espoir. Présentés comme innovants, ces espaces offrent des conditions de travail plus confortables pour les enseignants et les élèves. À terme, un collège flambant neuf devrait voir le jour d’ici deux ans. Pourtant, les enseignants rappellent une vérité essentielle : les murs ne font pas l’éducation.

Sans moyens humains suffisants, les infrastructures, aussi modernes soient-elles, ne peuvent répondre aux besoins pédagogiques. Les enseignants insistent sur l’importance des heures d’enseignement pour accompagner les élèves, en particulier dans un établissement REP où les difficultés scolaires et sociales sont plus marquées.

Année Réduction des heures Conséquences
2022-2023 -30 heures Hausse des effectifs par classe
2025-2026 -30 heures Suppression d’options et demi-groupes

Les Élèves, Premières Victimes

Les restrictions budgétaires ne touchent pas seulement les enseignants : elles impactent directement les élèves. Avec des classes plus chargées, les professeurs auront moins de temps pour accompagner chaque enfant, en particulier ceux qui rencontrent des difficultés. La suppression des demi-groupes en sciences et en langues vivantes limitera les interactions personnalisées, essentielles pour progresser.

La disparition des cours de natation pour les élèves de 5e est particulièrement préoccupante. Dans un pays où un enfant sur cinq ne sait pas nager à l’entrée au collège, cet apprentissage est crucial pour leur sécurité. Enfin, la suppression de l’option français et culture antique privera les élèves d’une ouverture culturelle précieuse.

Un Combat Collectif

La mobilisation au collège Joliot-Curie ne se limite pas aux enseignants. Les parents d’élèves se sont joints au mouvement, conscients que la qualité de l’éducation de leurs enfants est en jeu. Ensemble, ils forment un collectif uni, déterminé à faire entendre leur voix. La pétition, qui gagne en visibilité, est un outil clé pour maintenir la pression sur les autorités.

Les grévistes espèrent que leur action marquera un tournant. Ils appellent à une prise de conscience collective sur l’importance des moyens éducatifs et sur les conséquences des restrictions budgétaires. Leur message est clair : l’éducation ne peut être sacrifiée au nom d’économies à court terme.

Quel Avenir pour Joliot-Curie ?

La grève du 15 mai 2025 n’est peut-être que le début d’un mouvement plus large. Si les autorités académiques ne revoient pas leur copie, les enseignants envisagent d’autres actions, comme des manifestations ou des grèves reconductibles. Leur détermination est renforcée par le soutien des parents et des habitants de Bagneux, qui partagent leur vision d’une école plus équitable.

À long terme, le collège Joliot-Curie aspire à devenir un établissement attractif, capable de rivaliser avec les autres collèges de la ville. Cela passe par une augmentation des moyens, mais aussi par une réflexion sur l’offre éducative. Les enseignants rêvent d’ouvrir de nouvelles options, comme des classes à projet ou des ateliers culturels, pour redonner aux élèves le goût d’apprendre.

« On ne veut pas seulement préserver ce qu’on a. On veut offrir mieux à nos élèves, pour qu’ils aient les mêmes chances que les autres. »

Un parent d’élève mobilisé

En attendant, le combat continue. La pétition circule, les discussions avec la direction académique se préparent, et la mobilisation reste forte. À Bagneux, le collège Joliot-Curie est devenu le symbole d’une lutte pour une éducation juste et accessible à tous.

Un Enjeu National

Si la situation du collège Joliot-Curie est locale, elle reflète des problématiques bien plus larges. Partout en France, des établissements font face à des réductions de moyens, alimentant un sentiment d’abandon parmi les enseignants et les familles. Les restrictions budgétaires, souvent justifiées par des impératifs économiques, soulèvent une question fondamentale : quelle place accorde-t-on à l’éducation dans notre société ?

Les enseignants de Bagneux ne se battent pas seulement pour leur collège, mais pour un modèle éducatif qui donne à chaque élève les outils pour réussir. Leur mobilisation pourrait inspirer d’autres établissements à se lever contre les coupes budgétaires et à réclamer des moyens à la hauteur des enjeux.

En résumé, la grève au collège Joliot-Curie met en lumière :

  • Une baisse drastique des moyens éducatifs.
  • Des conséquences directes sur la qualité de l’enseignement.
  • Une mobilisation collective pour défendre l’éducation.
  • Un appel à repenser les priorités budgétaires.

À Bagneux, la lutte pour une éducation de qualité ne fait que commencer. Les enseignants, les parents et les élèves du collège Joliot-Curie sont unis dans un même combat : offrir un avenir meilleur aux générations futures. Leur voix mérite d’être entendue, et leur message résonne bien au-delà des murs de leur établissement.

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