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Bac 2024 : L’épreuve du Grand oral menacée par une grève

Le Grand oral du bac 2024 est menacé ! Les profs de SES appellent à la grève, dénonçant des conditions d'évaluation intenables et des programmes surchargés. Une épreuve mal pensée et injuste pour les élèves ? Décryptage d'un ras-le-bol enseignant qui pourrait faire des remous...

À quelques jours du coup d’envoi du Grand oral, une épreuve phare du nouveau baccalauréat, un vent de fronde souffle dans les rangs enseignants. L’Association des professeurs de Sciences Économiques et Sociales (APSES) appelle en effet à une grève nationale, menaçant ainsi le bon déroulement de cet exercice crucial pour les élèves de Terminale. Un pavé dans la mare qui révèle les tensions et le malaise grandissant au sein de l’Éducation nationale.

Le Grand oral dans la tourmente

Prévu du 24 juin au 3 juillet, le Grand oral doit en théorie permettre aux candidats de défendre un projet en lien avec leurs spécialités, lors d’une présentation de 20 minutes face à un jury. Une épreuve censée valoriser l’expression orale et la capacité à argumenter, des compétences jugées essentielles pour la poursuite d’études supérieures et l’insertion professionnelle. Mais voilà, les enseignants de SES ne l’entendent pas de cette oreille et dénoncent des conditions de préparation et de passage inadaptées.

Des programmes surchargés et des élèves livrés à eux-mêmes

Le cœur du problème ? Des programmes de spécialité beaucoup trop denses par rapport au temps imparti, qui ont contraint les professeurs à « un rythme de travail effréné » toute l’année, au détriment d’une réelle préparation au Grand oral. Résultat, les élèves se retrouvent désormais seuls face à cet exercice, livrés à leur capital culturel personnel pour tirer leur épingle du jeu. Une situation profondément injuste selon l’APSES :

Le ministère est resté sourd à nos demandes d’allègement des programmes […] laissant les élèves seul·es face à eux-mêmes pour réussir cette épreuve mal pensée.

Communiqué de l’APSES

Correction bâclée et épuisement enseignant

Autres griefs avancés par les professeurs : les modalités d’évaluation du Grand oral, jugées aberrantes. Entre le nombre élevé de candidats, la double correction écrit/oral et le peu de jours alloués, la qualité de la notation serait grandement compromise. Un constat amer qui fait écho à un épuisement généralisé dans le corps enseignant, cristallisé autour d’une réforme perçue comme brutale et déconnectée du terrain.

Une grève symptomatique d’un malaise plus large

Au-delà des revendications techniques, ce mouvement social traduit surtout le ras-le-bol d’une profession en souffrance, confrontée à une succession de réformes et une dégradation continue des conditions d’exercice. Surmenage, perte de sens, manque de reconnaissance… Les maux sont profonds et nécessitent une réponse à la hauteur des enjeux.

Car en définitive, c’est bien la qualité et l’équité du service public d’éducation qui se jouent ici. Le Grand oral, conçu comme une avancée pédagogique, risque de se transformer en grand naufrage si rien n’est fait pour entendre la détresse enseignante. À dix jours de l’échéance, le gouvernement saura-t-il désamorcer la crise ? L’avenir de milliers de candidats en dépend.

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