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Ayachi Zammel Lourdement Condamné Malgré Sa Candidature

Malgré sa candidature à la présidentielle tunisienne, Ayachi Zammel croule sous les condamnations. Déjà 31 ans de prison pour des affaires de parrainages. Son avenir politique semble bien compromis...

En Tunisie, les ennuis judiciaires s’accumulent pour Ayachi Zammel, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 6 octobre dernier. Selon son avocat Me Abdessatar Messaoudi, cité par l’AFP, l’industriel de 47 ans vient d’écoper de nouvelles peines de prison qui portent à 31 années le total des condamnations prononcées à son encontre, principalement pour des affaires liées à la validité des parrainages nécessaires pour valider sa candidature.

Un candidat derrière les barreaux pendant la campagne

Ayachi Zammel avait réussi à réunir les parrainages requis, soit 10 000 signatures citoyennes ou une quarantaine de soutiens d’élus locaux, pour pouvoir défier dans les urnes le président sortant Kais Saied. Mais son arrestation le 2 septembre, le jour-même où sa candidature était validée par l’autorité électorale, l’a empêché de faire campagne. Il a dû suivre à distance la victoire écrasante de son rival, qui a récolté plus de 90% des voix dans un contexte de forte abstention.

Une pluie de condamnations pour falsification de parrainages

Placé en détention, l’ex-député Zammel voit depuis les coups de boutoir judiciaires s’enchaîner. Pas moins de 37 poursuites distinctes ont été engagées contre lui dans tous les gouvernorats du pays, en lien avec la véracité des parrainages présentés. Selon Me Messaoudi, le tribunal de Kairouan l’a condamné lundi 10 octobre à 5 ans de prison supplémentaires dans trois affaires, portant son décompte total à 31 années de prison. Ses trois frères, co-accusés, ont écopé des mêmes peines.

Un faible score et des soutiens politiques

Malgré son incarcération, Ayachi Zammel avait pu se maintenir dans la course à la présidence. Mais il n’a recueilli que 7,35% des suffrages, loin derrière le président Saied et l’autre candidat autorisé, un député de gauche qui a récolté moins de 2%. Des personnalités politiques proches de l’ancienne majorité au Parlement dissous lui ont toutefois apporté leur soutien, voyant dans son arrestation une entrave à sa candidature.

Inquiétudes sur l’espace démocratique en Tunisie

Début septembre, l’Union européenne s’était émue d’une « limitation continue de l’espace démocratique » en Tunisie, après l’arrestation de Zammel et l’invalidation de trois autres candidatures jugées dangereuses pour le président Saied. Avec la vague de condamnations qui s’abat sur le challenger déchu, ses chances de peser à nouveau dans le jeu politique tunisien semblent bien compromises. L’hypothèque judiciaire risque de plomber durablement toute velléité de retour aux affaires pour cet ambitieux qui avait osé défier le chef de l’État en place.

Alors qu’il dort désormais en prison, Ayachi Zammel paie sans doute le prix de son audace électorale, dans un pays où la mécanique des parrainages peut vite se retourner contre les candidats qui dérangent. Bien que soutenu par une partie de la classe politique, il subit de plein fouet une répression judiciaire qui paraît hors norme et disproportionnée au regard du verdict des urnes. À moins d’un improbable rebondissement, le voilà écarté de la scène politique pour de longues années. Un destin brisé par une campagne avortée, finalement rattrapée par des ennuis judiciaires qui n’en finissent plus.

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