Dans une révélation choc, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a accusé la Russie d’avoir abattu par erreur l’avion de la compagnie Azerbaijan Airlines qui s’est écrasé mercredi dernier au Kazakhstan, tout en tentant de dissimuler sa responsabilité dans l’incident. Selon M. Aliev, l’appareil aurait essuyé des tirs provenant du territoire russe alors qu’il tentait d’atterrir à Grozny, dans le sud de la Russie.
Des excuses de Poutine qui ne convainquent pas
Si le président russe Vladimir Poutine a présenté ses excuses à son homologue azerbaïdjanais samedi, reconnaissant des tirs russes mais affirmant que la zone était alors sous l’attaque de drones ukrainiens, ces explications n’ont pas convaincu Bakou. M. Aliev a pointé du doigt la « culpabilité » de Moscou, estimant que les diverses théories avancées côté russe dans un premier temps – choc avec des oiseaux, explosion d’un ballon de gaz – visaient clairement à « étouffer l’affaire ».
L’avion rendu « incontrôlable » par l’armée russe
Lors d’un entretien télévisé, le dirigeant azerbaïdjanais a donné des détails troublants sur le déroulement des faits. Selon lui, l’Embraer 190 a d’abord « été rendu incontrôlable par des moyens militaires de brouillage électroniques » dans le ciel de Grozny, avant que sa queue ne soit « gravement endommagée » par des tirs depuis le sol russe. Un enchaînement d’événements qui a conduit à son crash près d’Aktaou, au Kazakhstan, faisant 12 victimes.
Bakou attend des sanctions contre les responsables
Au-delà des excuses, qu’il juge tardives, M. Aliev attend de la Russie qu’elle reconnaisse pleinement sa culpabilité et sanctionne les responsables de ce drame. Dès le 27 décembre, l’Azerbaïdjan avait adressé trois revendications claires à Moscou : des excuses, une reconnaissance de culpabilité et la sanction des responsables. Si le premier point a été entendu samedi avec l’appel de Vladimir Poutine, Bakou espère que « les autres conditions seront acceptées aussi ».
Les boîtes noires pour faire toute la lumière
Pour établir de façon irréfutable les circonstances exactes du drame, l’Azerbaïdjan compte sur les enregistreurs de vol de l’appareil. « Après l’examen des enregistreurs de vol et l’obtention d’informations plus détaillées, un tableau complet de ce qui s’est passé sera rendu public », a assuré le président Aliev, déterminé à ce que toute la vérité soit faite sur cet incident qui jette une ombre sur les relations entre Bakou et Moscou, pourtant considérés comme des « pays amis ».
Ce tragique événement, qui aurait pu être évité, soulève de nombreuses questions sur la coordination entre les forces russes et le trafic aérien civil dans cette région troublée, ainsi que sur la promptitude de Moscou à assumer ses responsabilités dans de tels drames. Alors que les familles des victimes attendent des réponses, il appartient désormais à une enquête minutieuse de lever tous les doutes qui entourent ce crash.