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Avancées dans les négociations entre Londres et Athènes sur les frises du Parthénon

Les discussions entre le British Museum de Londres et le gouvernement grec sur un éventuel retour des frises du Parthénon à Athènes progressent de manière encourageante selon le président du musée. La possibilité d'un prêt d'autres trésors grecs en contrepartie est explorée mais certains obstacles législatifs persistent. Un suspens qui maintient l'attention sur ce dossier culturel et diplomatique de premier plan...

Un vent d’espoir souffle sur les négociations entre le British Museum de Londres et les autorités grecques concernant le possible retour en Grèce des célèbres frises du Parthénon. Alors que ce dossier épineux empoisonne les relations culturelles entre les deux pays depuis des décennies, des avancées significatives semblent avoir été réalisées récemment selon George Osborne, le président de la prestigieuse institution londonienne.

Au cœur de ce bras de fer diplomatico-culturel, se trouvent les sublimes sculptures en marbre datant de l’Antiquité qui ornaient autrefois le Parthénon, temple dédié à Athéna érigé sur l’Acropole d’Athènes au Vème siècle avant notre ère. Détachées du monument au début du XIXème siècle par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman qui contrôlait alors la Grèce, une partie de ces frises antiques a ensuite atterri dans les collections du British Museum où elles sont exposées depuis plus de deux cents ans.

Mais pour les Grecs, ce « pillage » orchestré par Lord Elgin demeure une blessure ouverte dans leur fierté nationale. Depuis des décennies, Athènes n’a eu de cesse de réclamer le retour sur le sol hellénique de ce joyau de son patrimoine culturel.

Un partenariat « gagnant-gagnant » en vue ?

Les récents échanges entre responsables du musée et du gouvernement grec laissent désormais entrevoir une lueur d’espoir. Comme l’a révélé George Osborne, un scénario est à l’étude dans lequel certaines des frises retourneraient à Athènes pour y être exposées, en échange d’un prêt par la Grèce d’autres de ses trésors antiques au British Museum.

Une formule « gagnant-gagnant » en somme, qui permettrait aux deux parties de valoriser leurs patrimoines respectifs tout en renforçant leurs liens culturels. Le musée londonien, qui ne peut légalement procéder à des restitutions que dans des cas très limités, contournerait ainsi cet obstacle.

Nous cherchons à trouver un arrangement pour qu’à un moment donné, certaines des sculptures soient à Athènes, d’où bien sûr elles sont originaires. Et qu’en retour, la Grèce nous prête quelques-uns de ses trésors.

George Osborne, président du British Museum

Des divergences à surmonter

Malgré ces progrès, il reste encore « des pas à faire » avant de sceller un accord, tempère prudemment George Osborne. Car si le principe de prêts croisés semble faire son chemin, les modalités exactes restent à définir. Le gouvernement grec refuse notamment jusqu’à présent la notion de « prêt » des frises, souhaitant aboutir à un retour définitif.

À Londres, le musée s’arc-boute pour sa part sur une position légaliste, estimant avoir « légalement acquis » les sculptures via leur rachat auprès de Lord Elgin. Une ligne rouge juridique difficile à franchir en l’état actuel de la législation britannique sur la protection des collections nationales.

Un dossier sous haute surveillance

Preuve de l’extrême sensibilité politique du dossier, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a évoqué directement la question avec son homologue britannique Keir Starmer lors d’une récente entrevue à Londres. Une pression supplémentaire sur le British Museum pour avancer vers un compromis.

Plus de deux cents ans après leur arrivée à Londres, le sort des frises du Parthénon continue donc de se jouer dans les arcanes de la diplomatie. Alors que le dialogue semble désormais engagé sur de bonnes bases entre Britanniques et Grecs, la prudence reste de mise. Tant les enjeux politiques, juridiques et culturels sont importants de part et d’autre.

Mais pour tous les amoureux du patrimoine hellénique, l’espoir demeure de voir un jour ces merveilles antiques réunies sur leur terre d’origine, à l’ombre du Parthénon qui les a vu naître il y a 2500 ans. Une belle manière de panser les plaies de l’Histoire et de célébrer l’universalité de l’art.

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