En novembre dernier, l’armée russe a enregistré une avancée territoriale sans précédent en Ukraine depuis le début de la guerre. Selon une analyse réalisée par l’AFP à partir des données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), les forces russes ont progressé de 725 km2 au cours du mois, soit l’équivalent de la superficie de Singapour. Cette avancée marque un tournant significatif dans le conflit, témoignant d’une intensification des opérations militaires russes.
Une progression concentrée dans l’est de l’Ukraine
La région de Donetsk, située dans l’est de l’Ukraine, a été le théâtre principal de cette avancée russe. Près de 90% des gains territoriaux enregistrés en novembre, soit 629 km2, ont eu lieu dans cette zone stratégique. Les forces russes se sont notamment rapprochées de la ville de Pokrovsk, un important nœud ferroviaire et routier, en revendiquant la prise de plusieurs localités au sud et à l’est de la ville.
Cette progression a eu un impact significatif sur le contrôle du territoire dans la région. Selon les données de l’ISW, l’armée ukrainienne ne contrôle désormais plus qu’un tiers de la région de Donetsk, contre plus de 40% au début de l’année 2024.
Une accélération des gains russes depuis le printemps
L’avancée russe s’est intensifiée depuis la fin du printemps 2024. En incluant le mois de novembre, les troupes du Kremlin ont progressé sur plus de 3 500 km2 depuis le début de l’année, soit six fois plus que sur l’ensemble de l’année 2023. Ces chiffres témoignent d’une volonté russe de reprendre l’initiative sur le terrain et de consolider ses positions dans l’est de l’Ukraine.
Un conflit qui s’enlise, des conséquences humanitaires désastreuses
Malgré ces avancées, le conflit ukrainien semble s’enliser dans une guerre d’usure. Depuis le début de l’offensive russe le 24 février 2022, Moscou contrôle désormais 18,4% du territoire ukrainien d’avant 2014, en incluant la Crimée annexée et les territoires du Donbass contrôlés par les séparatistes pro-russes.
Cette situation a des conséquences humanitaires désastreuses pour les populations civiles prises au piège des combats. Les destructions massives d’infrastructures, les déplacements forcés de populations et les pertes humaines continuent de s’accumuler, sans perspective de résolution rapide du conflit.
Une communauté internationale divisée, des efforts diplomatiques à intensifier
Face à cette situation, la communauté internationale reste divisée sur la réponse à apporter. Si les sanctions économiques contre la Russie ont été renforcées, les efforts diplomatiques peinent à trouver une issue pacifique au conflit. Les appels au cessez-le-feu et à la négociation se heurtent aux positions intransigeantes des belligérants, chacun cherchant à imposer ses conditions sur le terrain.
Dans ce contexte, il est urgent que la communauté internationale intensifie ses efforts pour favoriser le dialogue et trouver une solution politique. Seule une approche concertée et déterminée, impliquant l’ensemble des acteurs régionaux et internationaux, permettra de mettre un terme à cette guerre dévastatrice et de reconstruire une paix durable en Ukraine.
L’avancée russe enregistrée en novembre 2024 marque une étape importante dans le conflit ukrainien. Elle témoigne de la volonté de Moscou de consolider ses positions dans l’est du pays, au prix de lourdes pertes humaines et matérielles. Face à cette escalade, il est plus que jamais nécessaire de trouver une issue diplomatique à ce conflit qui déchire l’Ukraine depuis maintenant plus de deux ans.
