Alors que le mandat d’Augustin de Romanet à la tête du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens, arrive à échéance le 31 décembre, le suspense reste entier quant à son successeur. Mais le dirigeant se veut rassurant : il est prêt à rester quelques jours de plus en janvier, le temps qu’une solution soit trouvée.
Un PDG engagé jusqu’au bout
Nommé en 2012 à la tête d’ADP, Augustin de Romanet a su imprimer sa marque. Sous sa houlette, le groupe a connu un développement important, devenant un acteur incontournable du transport aérien, présent dans une vingtaine d’aéroports à travers le monde.
Alors que son second mandat arrive à terme, le dirigeant avait fait savoir qu’il était disposé à rempiler. Mais le gouvernement en a décidé autrement, annonçant en mars qu’il ne serait pas reconduit au-delà des Jeux Olympiques de Paris en 2024.
Lors de l’assemblée générale en mai dernier, Augustin de Romanet avait pris acte de cette décision, précisant qu’il ne souhaitait pas rester au-delà du 31 décembre. Pourtant, selon une source proche de l’entreprise, il serait désormais prêt à assurer l’intérim quelques jours supplémentaires en janvier.
La question du successeur en suspens
Cette prolongation, même de courte durée, s’avère nécessaire en raison des incertitudes qui pèsent sur la nomination de son successeur. Celle-ci revient au président Emmanuel Macron, mais elle doit auparavant faire l’objet d’auditions au Parlement et d’un aval en Conseil des ministres.
Or, le récent renversement du gouvernement Barnier, désormais en gestion des affaires courantes, complique le processus. D’où la volonté d’Augustin de Romanet d’assurer la continuité à la tête de l’entreprise, le temps que la situation politique se décante.
Augustin de Romanet, par esprit de responsabilité, pourra rester à son poste quelques jours en janvier, le temps que la situation se débloque.
Une source proche du Groupe ADP
Deux noms circulent pour la succession
Selon certaines indiscrétions, deux noms seraient en pole position pour prendre les rênes d’ADP : Philippe Pascal, actuel directeur général adjoint en charge des finances, et Claude Laruelle, ex-directeur financier de Veolia.
Quel que soit le choix final, le nouveau dirigeant devra relever de nombreux défis, à commencer par la poursuite du développement international du groupe, tout en faisant face aux enjeux environnementaux croissants du secteur aérien.
ADP, un fleuron stratégique de l’État
Rappelons qu’ADP n’est pas un groupe comme les autres. L’État y détient une participation de 50,6%, ce qui en fait un actif stratégique. Un projet de privatisation avait été lancé en 2018, avant d’être suspendu avec la crise du Covid-19.
Malgré les turbulences, le groupe affiche une santé solide. Il gère, directement ou via des partenaires, une vingtaine d’aéroports dans le monde, de Santiago du Chili à Amman en Jordanie, en passant par Delhi en Inde.
Bientôt la fin du feuilleton ?
En acceptant de prolonger de quelques jours son mandat, Augustin de Romanet offre un peu de répit au gouvernement pour boucler le dossier de sa succession. Mais le feuilleton ne saurait s’éterniser, tant les enjeux sont importants pour l’avenir du groupe aéroportuaire.
Une chose est sûre : le prochain patron d’ADP, quel qu’il soit, aura fort à faire pour maintenir le cap dans un secteur en pleine mutation, entre reprise du trafic aérien post-pandémie et impératif de transition écologique. Le défi s’annonce passionnant.
Le prochain patron d’ADP, quel qu’il soit, aura fort à faire pour maintenir le cap dans un secteur en pleine mutation, entre reprise du trafic aérien post-pandémie et impératif de transition écologique.