Alors que le Japon figure parmi les plus grandes puissances économiques mondiales, son niveau d’anglais en berne pourrait bien compromettre sa compétitivité sur la scène internationale. Selon le dernier classement EF EPI qui évalue les compétences en anglais dans 116 pays, l’Archipel nippon n’arrive qu’en 92ème position, coincé entre la Chine et la Birmanie. Un constat préoccupant pour la 4ème économie mondiale.
Un décrochage inquiétant, surtout chez les jeunes
En l’espace de dix ans, le Japon a perdu pas moins de 66 places au classement mondial des compétences en anglais. Encore 26ème en 2014, le pays se retrouve relégué loin derrière la plupart des grandes nations développées. Mais le plus alarmant est sans doute le fait que ce sont les jeunes générations qui tirent le niveau vers le bas.
Depuis une décennie, les catégories d’âge des 18-20 ans et 21-25 ans sont celles qui enregistrent la plus forte baisse de niveau en anglais. Un signal inquiétant pour l’avenir économique du pays, dans un contexte de mondialisation et d’internationalisation croissante des échanges.
Une prise de conscience encore timide
Si certaines grandes entreprises japonaises ont pris la mesure du problème et instauré l’anglais comme langue officielle en interne, beaucoup restent encore frileuses. Pourtant, la maîtrise de l’anglais est devenue un prérequis incontournable pour s’imposer sur les marchés internationaux et attirer les meilleurs talents.
Des initiatives ont bien été lancées pour renforcer l’apprentissage de l’anglais dès le plus jeune âge, mais les résultats peinent encore à se faire sentir. Le système éducatif japonais est souvent pointé du doigt pour son excès de formalisme et son manque de mise en pratique.
L’anglais « Globish », clé de la compétitivité?
Face à ce défi, certains préconisent de miser sur un anglais simplifié et fonctionnel, le « Globish », plutôt que de viser une maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare. L’objectif serait d’acquérir rapidement les bases nécessaires pour communiquer efficacement en milieu professionnel.
Le Globish, c’est l’esperanto moderne des affaires. Simple, sans trop de grammaire ni de subtilités. L’essentiel pour se faire comprendre.
Un expert en communication internationale
Une solution pragmatique pour éviter un déclassement économique du Japon ? Le débat est lancé, mais une chose est sûre : l’Archipel n’a plus le choix. Il doit impérativement combler son retard en anglais s’il veut rester dans la course.
Le monde des affaires japonais dans la tourmente
En attendant, c’est la panique dans les open spaces de Tokyo ou d’Osaka. Selon des sources proches des milieux d’affaires nippons, de plus en plus d’entreprises se heurtent à la barrière de la langue dans leurs échanges avec l’étranger. Contrats ratés, malentendus, opportunités manquées… Le manque de fluidité en anglais coûterait cher à l’économie japonaise.
Certains craignent même de voir les sièges régionaux des multinationales quitter le Japon au profit de pays plus anglophones comme Singapour ou la Malaisie. Un scénario noir qui pourrait porter un coup fatal à l’attractivité et au rayonnement international de la 3ème puissance économique asiatique.
Il y a urgence à agir, mais le chemin sera long. Car au-delà de la seule maîtrise de l’anglais, c’est toute une culture d’entreprise et une mentalité qu’il faudra faire évoluer. Le Japon saura-t-il relever ce défi existentiel pour son économie ? L’avenir nous le dira, mais les prochaines années seront décisives.