En ce début de saison de Coupe du monde de ski alpin, nous avons eu l’opportunité unique de suivre l’équipe de France lors de l’étape inaugurale à Sölden en Autriche. Pendant tout un week-end, nous avons pu observer de l’intérieur la préparation minutieuse et le quotidien des meilleurs géantistes tricolores. De l’entraînement matinal sur les pentes enneigées du glacier du Rettenbach aux séances de soins en fin de journée, en passant par les moments de détente et de cohésion, plongez avec nous dans les coulisses de ce rendez-vous incontournable.
Une préparation physique intense
Dès le vendredi matin, à 8 heures, les athlètes français s’échauffent avant de chausser les skis pour l’entraînement à 3 300 mètres d’altitude. Malgré une météo clémente qui a contraint à annuler la traditionnelle séance de ski libre sur la piste de course la veille, rien n’entame la détermination des Bleus. L’après-midi, Thibaut Favrot, l’un des leaders de l’équipe, enchaîne les exercices de préparation physique sur le parking de l’hôtel, sous l’œil attentif des préparateurs. Gainage, proprioception, étirements… Chaque détail compte pour performer le jour J.
Pendant ce temps, son coéquipier Diego Orecchioni s’adonne à une partie de padel improvisée avec Léo Anguenot, slalomant entre les voitures. Un moment de décompression bienvenu avant la course. “C’est important de s’aérer l’esprit, de penser à autre chose, confie Diego. La préparation mentale passe aussi par ces petits moments ludiques qui soudent le groupe.”
Des échanges privilégiés avec les techniciens
Au sous-sol de l’hôtel des Bleus, le ski-room est un lieu stratégique. C’est ici que les athlètes et leurs techniciens procèdent aux derniers réglages de matériel, de l’affûtage des carres au fartage. Pour Cyprien Sarrazin qui effectue son retour en géant, sa discipline de prédilection, ces échanges avec Paul Delberghe, l’expert en la matière, sont primordiaux: “Avoir un matériel parfaitement préparé et adapter à la piste et aux conditions du jour, c’est un élément clé de la performance. La confiance que l’on a en nos techniciens nous permet d’être sereins et focus sur notre ski.”
Clara Direz, meilleure Française du week-end
Le samedi, place à la course. Dans le portillon de départ, Clara Direz, 29 ans, prix une grande inspiration. Malgré une prestation en deça de l’Italienne Federica Brignone, large vainqueure du jour, la skieuse tricolore finira meilleure Française. Une satisfaction relative, comme elle l’explique à l’arrivée:
“Je ne peux pas être totalement satisfaite de ma course, j’ai encore une grande marge de progression. Mais dans cette discipline très dense et relevée, se classer meilleure Française est toujours positif. Ça me donne de la confiance pour la suite de la saison.”
Clara Direz
Favrot, au pied du Top 15
Chez les hommes, Thibaut Favrot réalise la meilleure performance tricolore du week-end avec une encourageante 15ème place. L’Alsacien de 29 ans, régulièrement dans le Top 20 mondial en géant l’an dernier, confirme sa montée en puissance. Il revient pour nous sur sa course:
“J’ai réussi à bien construire ma manche, en trouvant les bonnes lignes et en étant agressif comme il faut sur ce tracé très exigeant. Il me manque encore ce petit quelque chose pour accrocher le Top 10 mais je suis dans les temps de passage. L’objectif est de continuer sur cette lancée tout au long de l’hiver.”
Thibaut Favrot
Une cohésion d’équipe précieuse
Au-delà de la performance individuelle, c’est l’esprit collectif qui ressort de ce premier week-end de compétition. Des échanges informels aux repas partagés, la cohésion du groupe France est palpable à chaque instant. Une force sur laquelle s’appuie Caitlin McFarlane , l’une des benjamines de l’équipe, dans sa quête de progression:
“Côtoyer des athlètes expérimentés comme Thibaut (Favrot) ou Clara (Direz), pouvoir échanger avec eux, les observer, c’est extrêmement enrichissant pour une jeune comme moi. Leur expérience et leurs conseils me permettent de progresser plus vite. Cette émulation collective est notre grande force.”
Caitlin McFarlane
Sölden n’était que la première étape d’une saison qui s’annonce intense et passionnante pour les géantistes français. Forts de ce premier rendez-vous encourageant, ils ont déjà en ligne de mire les prochaines échéances, avec la ferme intention de briller sous le maillot bleu.