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Attentats en France : la difficile reconstruction des survivants

Malgré les années qui passent, les survivants d'attentats en France portent toujours les séquelles de l'horreur vécue. Entre quête d'apaisement et volonté d'avancer, chacun emprunte un chemin singulier et semé d'embûches pour retrouver une vie normale après avoir vu la mort de si près...

Selon une source proche des victimes, des années après avoir été témoins de l’horreur des attentats terroristes en France, de nombreux survivants peinent toujours à se reconstruire. Chacun à leur manière, ils empruntent un chemin long et douloureux pour tenter de renouer avec un quotidien ordinaire.

Un traumatisme indélébile

Caroline, une Niçoise de 66 ans, confie qu’une partie d’elle s’est éteinte sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, quand elle a vu un camion la frôler et emporter sur sa route meurtrière le corps d’un bébé. « Cet enfant me hante tout le temps. Je me reconstruis, mais je n’oublierai jamais », témoigne-t-elle, rongée par ce souvenir tragique.

De son côté, Paul, rescapé de l’attentat de Barcelone en 2017, a mis des années à réaliser qu’il souffrait d’un syndrome de stress post-traumatique. « Par rapport aux morts que j’avais vus, je n’avais pas le droit de me plaindre », se souvient le jeune homme de 32 ans, victime comme beaucoup du syndrome de culpabilité du survivant.

La psychologue Asma Guenifi, spécialiste des traumatismes liés au terrorisme, confirme qu’on ne peut pas parler de guérison dans ces cas-là, préférant évoquer un processus d’apaisement. Elle compare un attentat à un « tsunami psychique qui vient désordonner durablement toute votre vie ».

Des étapes clés dans la reconstruction

Plusieurs étapes apparaissent cruciales pour permettre aux victimes d’avancer malgré tout :

  • Les procès, qui permettent de faire entendre sa voix et sa souffrance
  • L’indemnisation financière, reconnaissance du préjudice subi
  • Les actes mémoriels et commémorations, pour ne pas oublier

Mais comme le souligne Arthur Dénouveaux, président de l’association de victimes Life for Paris, « à la fin, il y a un reste à charge qui est pour nous ». Un fardeau que chacun porte à sa façon.

L’importance du partage et du soutien

Face aux idées noires et à l’isolement, de nombreux rescapés trouvent du réconfort auprès d’associations dédiées aux victimes du terrorisme. « On se rassemble comme une famille », confie Paul, pour qui ces structures « sauvent des vies ».

Certains, comme lui, s’engagent à leur tour pour accompagner d’autres victimes dans leur parcours de reconstruction, y voyant là « une autre forme de thérapie ». Une manière de redonner un sens à l’insensé.

Choisir la vie, envers et contre tout

Si le chemin est encore long pour beaucoup de victimes, certaines parviennent peu à peu à retrouver goût à la vie. Mais la menace terroriste, toujours présente, maintient une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes.

Je retrouve la vie, j’avance, mais ce sera toujours présent chez moi. Chaque jour, je choisis la vie.

Caroline, rescapée de l’attentat de Nice

Une volonté farouche d’avancer, malgré le poids des souvenirs et de la douleur. Un combat de tous les instants pour ces miraculés qui ont vu la mort de trop près et qui doivent réapprendre à vivre avec leurs blessures invisibles.

Dans ce contexte, la récente dissolution de l’association Life for Paris, dix ans après les attentats du 13 novembre, sonne comme un signal d’espoir. Selon son président, « il faut essayer d’arrêter d’être des victimes » et ne pas « porter la mémoire toute notre vie ». Une page qui se tourne, sans pour autant effacer les cicatrices indélébiles de ceux qui ont vécu l’enfer.

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