Le 6 décembre 2004, toute l’attention médiatique se portait sur le Palais de Justice de Paris. Ce jour-là débutait le procès très attendu de Maxime Brunerie, jugé pour sa tentative d’assassinat sur le Président Jacques Chirac lors du défilé du 14 juillet 2002. Retour sur ce procès hors norme qui avait tenu la France en haleine.
L’attentat manqué du 14 juillet 2002
Tout commence le matin du 14 juillet 2002, lors du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées. Alors que le cortège présidentiel remonte l’avenue, un coup de feu retentit soudain dans la foule. Jacques Chirac, visé, en réchappe miraculeusement. Le tireur, rapidement maîtrisé et interpellé, est identifié : il s’agit de Maxime Brunerie, un militant d’extrême droite âgé de 25 ans.
L’enquête révèle que le jeune homme, fasciné par les idées néonazies et suicidaire, avait prémédité son geste. Son objectif ? Abattre le président pour entrer dans l’histoire et devenir « immortel », avant de retourner l’arme contre lui. Un projet mûrement réfléchi, qui témoigne de l’instabilité psychologique de Maxime Brunerie.
Procès sous haute tension
Après plus de deux ans d’instruction, le procès de Maxime Brunerie s’ouvre donc le 6 décembre 2004 devant la cour d’assises de Paris. Pendant cinq jours, magistrats, avocats et experts vont tenter de cerner la personnalité et les motivations de l’accusé. Un exercice difficile tant ce dernier, décrit comme solitaire et renfermé, semble difficile à appréhender.
Je voulais devenir immortel, car j’avais l’impression d’être un peu invisible.
Maxime Brunerie lors de son interrogatoire
Malgré un premier rapport d’expertise concluant à son irresponsabilité pénale, Maxime Brunerie est finalement jugé apte à être jugé. Tout au long des audiences, il livre des explications confuses sur son geste, oscillant entre idéologie d’extrême droite, pulsions suicidaires et désir de reconnaissance.
Une peine exemplaire
Au terme d’un procès très médiatisé, qui aura permis de lever le voile sur le parcours chaotique et la psychologie tourmentée de Maxime Brunerie, le verdict tombe le 10 décembre 2004. L’accusé est reconnu coupable de tentative d’assassinat sur le chef de l’État et condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Une peine lourde, à la hauteur de la gravité des faits.
Maxime Brunerie purgera finalement un peu plus de 7 années de prison, avant d’être libéré en 2009 pour bonne conduite. Depuis, celui qui avait voulu marquer l’histoire par un geste fou s’est fait discret. Son nom reste néanmoins associé à jamais à cette tentative d’assassinat qui avait ébranlé la République un certain 14 juillet.