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Attentat mortel attribué à une guérilla dissidente en Colombie

Un nouvel attentat meurtrier secoue la Colombie, attribué à une faction dissidente des FARC. Malgré les efforts de paix du gouvernement, la violence persiste, l'ELN imposant même un couvre-feu. La situation reste précaire...

La Colombie est à nouveau secouée par un attentat meurtrier, qui a coûté la vie à un soldat et grièvement blessé un autre ce vendredi. Selon les autorités, cette attaque à la moto piégée serait l’œuvre de dissidents de l’ancienne guérilla des FARC, qui ont rejeté l’accord de paix historique signé en 2016.

Des vidéos diffusées par l’armée montrent l’ampleur des dégâts dans le village d’El Plateado, département de Cauca, avec un toit détruit, des débris jonchant le sol et une dizaine de soldats déployés dans la rue. Le ministère de la Défense a confirmé le décès d’un des soldats blessés et l’état critique d’un autre.

Une offensive militaire contre les dissidents

Cet attentat intervient alors que l’armée a lancé une offensive début octobre dans ce fief montagneux de l’État-Major Central (EMC), une faction dissidente des FARC opposée à l’accord de paix. Un autre engin explosif a visé une patrouille de police près de Cali le même jour, blessant le conducteur, une attaque également attribuée à l’EMC.

Des négociations de paix complexes

Depuis son arrivée au pouvoir, le président colombien Gustavo Petro a initié des pourparlers de paix avec les différents groupes armés qui sévissent dans le pays, premier producteur mondial de cocaïne. Mais les factions de l’EMC sont divisées sur la question, certaines intensifiant même leurs actions violentes.

En parallèle, des négociations sont en cours avec l’Armée de libération nationale (ELN), la plus ancienne guérilla de Colombie. Pourtant, l’ELN vient d’ordonner un couvre-feu sur les territoires qu’elle contrôle dans l’ouest du pays, dénonçant une supposée alliance entre l’armée et le Clan del Golfo, puissant gang de narcotrafiquants. Une décision lourde de conséquences pour des dizaines de milliers de civils.

Selon l’ombudsman, ce couvre-feu d’une durée indéterminée à partir de samedi “portera préjudice à 85 communautés afro et indigènes, soit quelque 45.000 personnes”.

Et ce, alors même que l’ELN venait de s’accorder la veille avec le gouvernement pour reprendre les pourparlers de paix, au point mort depuis septembre. Un dialogue nécessaire mais semé d’embûches, tant les intérêts des différents acteurs armés s’avèrent divergents et les dynamiques de violence profondément ancrées.

Un chemin de paix encore long et périlleux

Malgré la volonté affichée par le président Petro de mettre fin à près de six décennies de conflit armé, ces récents événements démontrent l’ampleur du défi. Entre guérillas historiques réticentes, groupes dissidents incontrôlables et puissants narcotrafiquants, construire une paix durable en Colombie s’annonce comme un long et périlleux chemin.

Chaque nouvelle attaque, chaque vie perdue, rappelle l’urgence d’avancer sur la voie du dialogue et de la réconciliation. Mais aussi la nécessité de s’attaquer aux racines profondes de cette violence, qu’elles soient politiques, économiques ou liées au narcotrafic. Un immense chantier pour le gouvernement colombien, qui devra déployer détermination, patience et ingéniosité pour transformer l’espoir de paix en réalité tangible pour tous les Colombiens.

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